Le taux de CO2 est un indicateur de bonne santé. En analysant ce gaz dans l’air expiré d’un individu, le capteur de CO2 de la société française Olythe est capable d’offrir des indications sur sa santé en diagnostiquant les pathologies. Si le taux est trop bas, c’est peut-être signe d’insuffisance rénale ou de diabète. Il peut également faire le suivi de cycle menstruel afin de connaître sa période de fécondation, les hormones produites modifiant le taux de CO2 expiré. Il peut même permettre le suivi de régime alimentaire…
Ces analyses sont permises grâce à la spectroscopie infrarouge que l’entreprise a miniaturisée dans un capteur de 7 cm. « La spectroscopie infrarouge est l’une des technologies les plus utilisées pour faire de la mesure de composés organiques volatils et nous avons réussi à la miniaturiser, affirme Guillaume Nesa, fondateur d’Olythe. Pour cette technologie qui coûte plusieurs milliers d’euros, nous l’avons réduit à quelques centaines d’euros. »
Un capteur en marque blanche
Le capteur se compose d’une chambre de mesure, d’un émetteur de rayon infrarouge et d’un récepteur pour analyser la concentration du composé cible. « Plus le signal optique est atténué, plus la concentration du composé est importante » détaille Guillaume Nesa. C’est sur cette même technologie que se base son premier capteur, l’éthylotest connecté. La miniaturisation de la spectroscopie infrarouge est le fruit d’un travail de 6 années de recherche et développement. « Nous avons notamment travaillé sur deux leviers technologiques, à savoir l’optimisation de la partie optique du système et sur sa consommation électrique », précise Guillaume Nesa.
En plus d’être en effet petit, « notre capteur consomme peu d’énergie » affirme le fondateur. Deux points essentiels pour son intégration dans des dispositifs portatifs afin de faire, par exemple, de la médecine préventive ou de proposer de nouvelles fonctionnalités aux objets connectés. « Nous avons conçu le capteur de manière à ce qu’il puisse être économique et abordable, ajoute-t-il. Nous avons opté pour des composants conçus sur mesure. » L’intégration du capteur se réalisera soit par l’industriel, soit par Olythe qui participera au développement du produit. En d’autres termes, il s’agit d’un capteur en marque blanche.
L’alcool, le CO2… et après ?
Entre le capteur d’alcoolémie et de CO2, c’est une question d’adaptation de longueur d’onde et d’algorithmes. Mais Olythe ne compte pas s’arrêter ni aux capteurs spécifiques, ni au monogaz. « Il y a tellement de choses à mesurer et de manière différente qu’on lance différents capteurs, ajoute Guillaume Nesa. Nous pourrons également avoir un capteur mesurant plusieurs gaz différents en même temps. Par exemple, si on prend en compte le fait de mesurer des composés interférents du composé ciblé pendant la mesure, on peut être plus sensible et précis dans l’analyse de ce composé. »
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