Leslie Baugh a été amputé des deux bras il y a 40 ans suite à une électrocution. Pourtant, depuis cet été, il a réussi à se servir de deux bras bioniques avec suffisamment de précision pour déplacer une tasse sur une étagère. Cet exploit a pu se produire grâce aux scientifiques, chirurgiens et experts en robotique, de l’Université du Colorado qui ont mis au point un programme informatique bien particulier. Celui-ci est capable d’analyser tous les signaux corporels liés au mouvement des bras, qu’il s’agisse d’identifier quel muscle se contracte à quel moment, avec quelle intensité, comment l’information sur le mouvement à effectuer se propage d’un muscle à l’autre, et bien sûr quelles sont l’amplitude et la fréquence de ces déplacements. Une fois toutes ces données connues, elles sont transmises à la prothèse pour qu’elle se déplace en conséquence.
Les prothèses sont fixées à l’aide d’un corset fabriqué sur-mesure. L’algorithme de reconnaissance est incorporé au corset et fonctionne pas simple contact. Ce procédé n’intègre aucune chirurgie ! Tout le travail est fait par l’algorithme qui analyse les signaux corporels du patient au niveau de son torse et de ses épaules pour les traduire en mouvement de la prothèse. Ainsi, l’homme peut à nouveau contrôler « ses » bras par la pensée. Leslie Baugh, qui est le premier a tester ce qui n’est encore qu’un prototype, a donc appris à plier un bras, fermer et ouvrir la main, jusqu’à très vite réussir à attraper un objet. Il a même été capable de combiner des mouvements des deux bras simultanément. Pourtant, ces bras bioniques n’ont pas des mouvements aussi fluides qu’un bras vivant, il faut d’abord gérer le mouvement d l’épaule, puis celui du coude, du poignet et enfin celui de la main, ce qui donne un déroulé saccadé.
Cette approche est révolutionnaire car elle s’affranchit des risques liés à une intervention médicale. Toutefois, il a fallu au préalable réveiller les nerfs qui étaient morts ce qui est un processus douloureux.
Découvrez en vidéo le fonctionnement de ces nouvelles prothèses :
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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