Ce projet européen doit permettre de diviser par deux les émissions de gaz à effets de serre.
Le site de Florange y voyait un espoir de survie. ULCOS, dont ArcelorMittal est un partenaire clé, était la preuve des investissements à long terme du sidérurgiste. Malheureusement pour les Lorrains, Mittal vient d’annoncer que Florange n’accueillerait pas le démonstrateur de captage-stockage. Adieu « nouvelle jeunesse et compétitivité » comme le prédisait en 2009 Jean-Pierre Birat, métallurgiste d’ArcelorMittal et animateur du projet ULCOS.
ULCOS (Ultra-Low Carbon dioxide Steelmaking), est un projet porté par 48 entreprises et organisations européennes avec pour objectif affiché la réduction de 50% des émissions en CO2. ULCOS 1 est l’étape de démonstration, et ULCOS 2 devra servir à analyser les technologies étudiées lors de la première phase pour en quantifier l’impact et l’efficacité en milieu industriel. Ces tests devraient durer jusqu’en 2015 et les résultats appliqués sur les sites de production d’ici 15 à 20 ans.
En pratique, la technologie de captage et stockage de carbone (CSC) prévue consiste à récupérer le CO2 émis par les hauts fourneaux, à le transporter par pipeline sous terre, jusqu’à 1500 m de profondeur, puis à le confiner dans des zones géologique sûres. Au-delà des avantages écologiques à limiter l’émission des gaz à effet de serre, les sidérurgistes pourraient ainsi économiser sur le coût des quotas imposés aux industriels. Une économie censée doper la compétitivité des sites ayant recours à cette technologie. Mais cet argument ne pèse pas lourd aujourd’hui car le coût des investissements est telle qu’il est finalement moins cher pour les industriels de ne pas limiter leurs émissions de CO2 et de payer les dépassements de quotas. Avec la tonne de carbone à 8 euros sur le marché européen, cela n’incite pas les sidérurgistes à faire des efforts, contrairement à d’autres pays comme la Norvège où la tonne est à 55 euros. Beaucoup plus dissuasif !
Alors où en est ULCOS ? Pour l’instant, il manque des financements européens pour continuer ce projet. De plus, les nombreux changements de majorité dans différents pays européens, la crise économique poussant à resserrer les budgets, menacent le programme. La commission européenne doit faire un point le 20 décembre.
A ce jour, seuls huit démonstrateurs sont opérationnels parmi les 75 en cours de développement, aux Etats-unis, en Norvège, au Canada et en Algérie, permettant de stocker 23 millions de tonnes de CO2 chaque année.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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