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Twitter peut-il fausser les élections présidentielles ?

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Alors que le premier tour de l'élection présidentielle se rapproche nettement, les autorités craignent que les réseaux sociaux ne bousculent le scrutin, Twitter en tête.

[Publié le 16 avril 2012]

Tout est parti de la possibilité de rendre public le 22 avril dès 18h30, date du premier tour de l’élection présidentielle, les résultats des sondages dits « sorties des urnes » par les réseaux sociaux et en particulier Twitter. Les médias s’enflamment alors que les autorités redoutent que la divulgation des résultats avant l’heure finale de clôture des bureaux de vote « n’altère la sincérité du scrutin ».

En effet, en apprenant les premières tendances, le comportement des électeurs pourrait s’en trouver modifié, ainsi que le choix du candidat auquel se rallier. Les abstentionnistes se rendraient peut-être aux urnes s’ils découvraient un résultat loin de leurs attentes. Il est cependant impossible de préciser dans quelle mesure cela pourrait bouleverser le résultat final. En effet, combien d’électeurs votent en fin de journée ?

L’estimation des résultats peut-elle galvaniser les dernières heures de vote ? Peu de chances que cela se produise, la majorité des électeurs ayant déjà voté à cet instant. Pour ceux qui n’auraient pas encore voté, une telle information parvenue dans les dernières minutes ne remplacera sûrement pas un choix mûrement réfléchi.

Et d’un point de vue égalitaire? A priori, il n’y a pas grande injustice entre les électeurs qui devront s’acquitter de leur devoir électoral avant 18 heures et ceux des zones urbaines. Avant d’obtenir une estimation fiable, il faut au moins patienter jusqu’à 18h45. Rajoutez à cela, le temps de diffusion de l’information sur la toile, peu de temps est donc laissé aux électeurs pour modifier leur choix.

Alors, Twitter peut-il fausser l’élection? Une telle question nécessite de connaître le poids réel de Twitter. Une part minime de la population (entre 2 et 5 millions d’utilisateurs), possède un compte twitter et l’utilise régulièrement. Or, parfois, il suffit de bien peu. Seulement 200 000 voix séparaient Jean-Marie Le Pen de Lionel Jospin au premier tour en 2002. Un faible pourcentage de tweets relayés ensuite sur Facebook suffirait pour amplifier l’information, jusqu’à – pourquoi pas – se retrouver sur une chaîne de télévision.

Toutefois, une loi existe pour contrecarrer cet effet : « En France, la diffusion de sondages et d’estimations est interdite à partir du vendredi soir minuit qui précède le dimanche du vote. Les diffuseurs s’exposent à des poursuites pénales et à des amendes allant de 3 500 à 75 000 euros. »

Cette question ne touche-t-elle que les médias ? L’enjeu des chaînes TV est de ne pas perdre le monopole de révélation du résultat. Twitter mettra-t-il fin au suspense élaboré par les grandes chaînes lors des soirées électorales ? En tout cas, les craintes émises par certains médias mettent en exergue la concurrence des journalistes Web face à l’information en temps réel.

Ne pouvant déterminer l’impact sur l’élection que pourrait avoir la révélation des premiers résultats avant l’heure de fermeture des bureaux de vote, la crainte des pouvoirs publics ne peut être ni approuvée ni rejetée, même si de nombreux spécialistes estiment que l’influence de Twitter relève plus du fantasme que d’une réalité concrète. Le gouvernement demandera-t-il à Twitter de déconnecter les comptes sur la zone française ? À suivre le 22 avril…

Par Sébastien Tribot

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