Loin des caméras, Trump pourrait menacer la neutralité et la gouvernance d'Internet. Retour sur quelques-unes de ses déclarations et intentions.
La neutralité d’Internet veut que tout le trafic soit également traité, sans discrimination, limitation ni interférence, qu’importe l’expéditeur, le destinataire, le type, le contenu, l’appareil, le service ou l’application utilisée. Les géants du web défendent cette position, face aux fournisseurs d’accès à Internet, qui souhaiteraient faire payer les éditeurs pour moduler leur bande passante. Donald Trump s’est clairement positionné contre le concept de neutralité du net, en contradiction avec les positions de Barack Obama, qui s’est toujours prononcé en faveur de ce principe.
Sa sortie la plus remarquée remonte au moment où il était candidat à l’investiture républicaine. Il avait alors appelé à « fermer les parties d’Internet utilisées par l’EI ». Affichant son ignorance du fonctionnement d’Internet, il avait proposé de demander à « Bill Gates et d’autres gens qui comprennent vraiment ce qu’il se passe […] peut-être dans certains endroits, de fermer Internet en partie, d’une manière ou d’une autre ». Mais une coupure à distance, opérée des Etats-Unis, semble peu vraisemblable, en raison de la gouvernance d’Internet et de la nature décentralisée du réseau.
Contrôlée par les Etats-Unis depuis 1998, l’Icann, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des adresses IP dans le monde, n’est plus liée au gouvernement américain depuis le 1er octobre 2016. Le nouveau modèle prévoit une gouvernance multipartite internationale, composée de quatre collèges du secteur privé, de la communauté technique, des gouvernements et de la société civile. Mais pour Donald Trump, ce modèle risque de permettre à la Chine et à la Russie d’avoir un plus grand contrôle sur Internet. Reste à savoir s’il pourra revenir sur cette décision.
Le futur président des Etats-Unis pense aussi que son pays doit rivaliser avec les pirates chinois, russes, ainsi que les terroristes. Sur son site de campagne, il promet un réexamen complet des infrastructures, des défenses et des capacités « cyber » du pays. Cette mission serait confiée à une équipe constituée « d’individus issus de l’armée, des forces de l’ordre et du secteur privé ».
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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