La France se classe parmi les pays européens ayant une précarité énergétique relativement élevée. C’est la conclusion du think tank Open Exp qui calcule l’Indice européen de la précarité énergétique domestique (European Domestic Energy Poverty Index – EDEPI).
Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), ce fléau touche en France au moins 7 millions de personnes. En 2018, trois ménages sur dix ont restreint leurs dépenses en chauffage et un sur dix a rencontré des difficultés à payer ses factures d’énergie.
La France, seulement 10e plus faible précarité énergétique en Europe
S’il existe deux types de précarité énergétique – celle au niveau domestique et celle au niveau des transports – le think tank Open Exp s’est concentré sur la première, par manque de données sur la seconde. L’indice de précarité énergétique domestique prend en compte quatre critères : les dépenses d’énergie en pourcentage des dépenses totales des ménages, l’incapacité à garder la maison au chaud en hiver et au frais l’été, ainsi que l’incapacité à limiter l’humidité de la maison. Plus l’indice est proche de 100 points, plus la précarité énergétique est faible.
Sur les 28 pays de l’Union européenne, la France se classe au 10e rang des pays ayant la plus faible précarité énergétique domestique. Son score de précarité atteint 73,3 points, juste derrière l’Allemagne (75,8). La Suède est de loin le meilleur élève, avec un score de 94,4 grâce à une très bonne isolation thermique de ses bâtiments. Selon Open Exp, la précarité énergétique en France est avant tout due à la mauvaise isolation thermique des logements qui maintient mal la fraîcheur en été, mais aussi au trop grand taux d’humidité dans laquelle les habitants vivent.
La précarité énergétique sera aggravée par le réchauffement climatique
Le classement Open Exp révèle que 17 des pays de l’Union européenne connaissent des niveaux importants de précarité énergétique domestique, principalement à l’Est et au Sud. La Bulgarie est le pays le plus touché, avec un score de 0,7. Le pays est particulièrement touché, été comme hiver. Deux autres pays présentent une précarité extrême : la Hongrie (6,2) et la Slovaquie (8,4).
La précarité énergétique est un fléau tout au long de l’année, qui tend à s’empirer avec le réchauffement climatique. Les chaleurs estivales de plus en plus extrêmes et les hivers de plus en plus rigoureux ne manqueront pas, en effet, d’amplifier le phénomène si l’Union européenne ne prend pas à bras-le-corps le problème. La précarité énergétique en hiver a récemment été considérée comme une priorité politique aux niveaux européen et nationaux. Cependant, la précarité énergétique estivale demeure trop souvent négligée.
Les premières manifestations du changement climatique font déjà augmenter les dépenses énergétiques des ménages. Les augmentations sont davantage marquées dans les familles à faible revenu, amplifiant la précarité énergétique. Leurs dépenses énergétiques ont en effet augmenté de 33 % entre 2000 et 2014.
Face à ces conclusions, la coalition Right to Energy appelle l’Union européenne à mettre en place un cadre politique communautaire plus efficace pour éradiquer la précarité énergétique. Elle l’invite également à assurer un prix abordable pour tous les besoins énergétiques.
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