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Décryptage

Transports de marchandises : entre route, train et fleuve

Posté le par Matthieu Combe dans Innovations sectorielles

Le rapport « Les comptes des transports en 2015 » dresse un panorama des transports intérieurs en France. De quoi comprendre l'importance du secteur pour l'activité économique et en savoir plus sur la part modale de chaque moyen de transport.

Lorsque l’on parle de transport, on pense souvent à la voiture particulière qui représente plus de 70 % de la circulation routière. Mais le rapport  de la commission des comptes des transports de la Nation paru en Juillet 2016 s’intéresse de près au transport intérieur de marchandises en France. Hors oléoducs, le secteur a crû à partir de 1995, jusqu’à sa chute, lors de la crise de 2008-2009. Il atteint désormais son niveau du début des années 2000.

Dans le détail, le fret aérien demeure très faible, à moins de 2 millions de tonnes de marchandises et concerne essentiellement le transport international de marchandises (1,6 millions de tonnes). Si l’on laisse de côté le fret aérien, le transport terrestre de marchandises représente 335 milliards de tonnes transportées sur un kilomètre (t-km) en 2015. La majorité des marchandises circulent par la route, principalement grâce aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes. « Les parts modales n’évoluent plus guère depuis 2010 : la route représente 87,1 % du transport terrestre hors oléoducs, le transport ferroviaire 10,6 % et le transport fluvial 2,3 % », note la commission. Mais depuis 20 ans, les transports non routiers reculent fortement en part modale. Celle-ci a été divisée par presque deux. Si ces transports regroupaient 23,5 % des t-km intérieures en 1990, ils n’atteignaient plus que 12,2 % en 2011. En 2015, ils repartaient à la hausse (12,9 %), grâce à la croissance du transport ferroviaire. Le transport fluvial, avec la diminution d’activité dans le bâtiment et les travaux publics reste marginal dans les transports.

Des transports qui régressent

Concrètement, depuis 2010, le transport terrestre de marchandises, hors oléoduc, baisse de 1 % chaque année. La baisse est de 1,3 % pour le routier, de 1,3 % pour le fluvial. Seul le ferroviaire progresse de 2,7 % en moyenne .

En 2015, la baisse s’est accentuée, atteignant 1,6% au total : 2,5 % pour le transport routier et 2,6 % pour le transport fluvial. Seul le transport ferroviaire tire son épingle du jeu, avec une hausse de 5,1%.  Le transport de produits pétroliers par oléoducs, en forte diminution depuis plusieurs années (- 8,3 % entre 2010 et 2015 en moyenne annuelle) repart à la hausse en 2015 (+ 3,5 %).

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Transports intérieurs terrestres de marchandises par mode. Niveaux en milliards de t-km, évolutions en %. Source :  Les comptes des transports en 2015

 

Place aux transporteurs internationaux !

Quel rôle jouent les transporteurs français dans l’ensemble de ces trajets ? Le transport international représente 23,7 % du transport de marchandises en 2015. Cette part a tendance à augmenter : elle s’élevait à 21,4 % en 2000 et à 21,8 % en 2010. La part de l’international atteint 22,8 % dans le transport routier, 27,8 % dans le transport ferroviaire et 38,3 % dans le transport fluvial.

En 2015, le pavillon français n’assure plus que 61,7 % du transport de marchandises contre 73 % en 2000 et 78 % en 1995. Le dynamisme du transport ferroviaire en 2015 s’explique cependant par le redémarrage du transport national (+ 6,1 %) alors que le transport international ne progresse que de 3,2 %.

Les transports, ça rapporte?

Le secteur des transports (transport de personnes, de marchandises, de poste et de courrier)  contribue pour 8,8 % du produit intérieur brut (PIB) français, à hauteur de 187,1 milliards d’euros en 2015. Sur ce total, le transport de marchandises représente 33 %. En 2015, les prix du transport de fret ont diminué, à l’exception des transports aériens. Les prix du transport routier (- 1,2 %) fléchissent moins que ceux du transport ferroviaire (- 3,5 %) et du transport fluvial (- 3,9 %).

Le volume d’activité (en t-km) réalisé par les véhicules de plus de 3,5 tonnes immatriculés en France s’est contracté de 7 % en 2015, accentuant le recul de 3,8 % observé en 2014. Mais terminons sur une note positive : le rapport souligne que la tendance semble s’inverser. Au premier trimestre 2016, l’activité des véhicules immatriculés en France de plus de 3,5 tonnes a augmenté de 4,1 %, après une baisse de 3,3 % au quatrième trimestre 2015.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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