En tout premier lieu, l’avènement programmé du véhicule électrique ne va pas sans poser certaines questions. Aujourd’hui, le prix des véhicules électriques, très supérieur à celui des automobiles thermiques, reste prohibitif pour beaucoup d’usagers. Bien sûr, on peut tabler sur une baisse progressive de leur prix. Cependant, l’amélioration des performances, notamment en ce qui concerne l’autonomie des véhicules, avec de nouvelles générations de batteries, aura tendance à tirer les prix vers le haut. Il est actuellement difficile d’évaluer quel sera, sans subventions, l’investissement réel lié à l’acquisition d’un véhicule électrique en 2035.
Qui plus est, d’ici là, le paysage des transports devrait être bouleversé. Les infrastructures liées à l’électrification des transports sont déjà déployées à grande échelle, et cela va s’accélérer. Entre 45 000 et 60 000 nouveaux points de charge devraient voir le jour, d’ici à 2025, uniquement pour les transports de marchandises électrifiés. Si la fourniture d’électricité relative à ces nouveaux modes de transports n’inquiète pas RTE pour le moment, la situation apparaît plus incertaine sur le long terme, notamment après 2035.
Différentes technologies au service de transports plus performants
Pour limiter l’impact écologique des transports dans le futur, il est impératif de rendre ces derniers plus efficients. Différentes technologies peuvent être mises en œuvre pour cela. L’intelligence artificielle en fait partie. Le déploiement actuel de la connectivité des véhicules, entre eux et avec l’infrastructure routière, permettra, grâce à l’intelligence artificielle, de bénéficier de transports individuels et collectifs plus performants : gestion des congestions routières, régulation du trafic, optimisation des trajets et de la consommation énergétique des véhicules… Toutes ces améliorations offrent un meilleur service aux usagers, en même temps qu’elles optimisent la consommation énergétique globale du secteur des transports.
Autre élément fondamental pour le futur des transports, l’intermodalité, qui consiste à utiliser plusieurs modes de transports lors d’un même trajet. Cela permet de gérer plus efficacement les flux, d’usagers ou de marchandises, et donc d’optimiser l’énergie nécessaire pour les déplacements.
Les transports collectifs et le covoiturage sont également des leviers forts qui sont déjà développés et encouragés actuellement, et qui vont devenir incontournables dans le paysage des transports d’ici à 2035. C’est déjà une réalité dans de nombreuses grandes villes françaises, ou d’importantes infrastructures aménagées pour mettre en place des lignes de bus, de tramways, permettent à ces derniers d’évoluer sur des voies de circulation quasi privatisées. A l’heure actuelle, ces voies, en ce qui concerne les bus par exemple, sont au contact direct des voies de circulation pour les véhicules privés, mais cela devrait évoluer. Et cela a son importance, car l’autonomisation des transports nécessite pour le moment l’utilisation de voies dédiées, pour des questions de fiabilité et de sécurité. Le déploiement de navettes autonomes, en Norvège par exemple, laisse penser que le chemin vers des transports collectifs autonomes passera par la mise en place de ces dispositifs sur des voies réservées. En France, 100 à 300 navettes autonomes devraient être mises en place d’ici à 2030.
Pour conclure, si le chemin qui mène à la neutralité carbone des transports en 2050 passe par des ruptures technologiques – déjà engagées – sur les modes de propulsion des véhicules, une révolution des usages, plus performants et intelligents, doit se développer simultanément.
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