Le 26 septembre, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a détaillé sa feuille de route pour les prochains mois. D’abord lors d’un point presse, puis devant les industriels réunis lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables.
Lundi 25 septembre, Emmanuel Macron a rappelé l’objectif de sortie du charbon d’ici 2027 annoncé la veille lors de son allocution télévisuelle sur TF1 et France 2. À l’issue du Conseil de planification écologique organisé à l’Élysée, il a alors défendu une stratégie énergétique basée sur le triptyque « sobriété – efficacité énergétique, déploiement des ENR et [relance du] nucléaire ». Le « nouveau cap » incluant ces choix énergétiques sera décliné dans une loi énergie-climat et plusieurs décrets, notamment la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la nouvelle stratégie nationale bas-carbone (SNBC-III).
Mardi 26 septembre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique en a dessiné les grandes lignes, lors d’un point presse. L’objectif : « réussir le défi du siècle et faire de la France le premier grand pays industriel à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone ». Tout cela devra se faire avec des « solutions concrètes pour mieux se loger, mieux se déplacer notamment et des solutions concrètes pour mieux produire ».
Consolider la sobriété, accélérer sur le solaire et l’éolien en mer
Agnès Pannier-Runacher se félicite de l’engagement dans la sobriété, depuis le lancement du plan dédié, il y a un an. Il a ainsi été possible de « réduire notre consommation combinée de gaz et d’électricité de 12 % sur ces 12 derniers mois, corrigés de l’effet météo », assure-t-elle. Pour renouveler la dynamique, elle annonce la tenue d’un grand colloque sur la sobriété énergétique et ses co-bénéfices le 12 octobre prochain.
Aux côtés de la sobriété, l’accélération touchera les énergies renouvelables. Dans la foulée de son point presse, la ministre s’est rendue devant les professionnels des énergies renouvelables réunis à l’occasion du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables à Paris. La ministre y a rappelé qu’entre 2020 et 2022 sur l’éolien terrestre, la France était à « 800 – 900 mégawatts de projets lauréats par an ». « En 2023, on est déjà à plus de 1,2 gigawatt de projets lauréats et il reste deux périodes de candidature d’ici la fin de l’année », a-t-elle détaillé. Sur le photovoltaïque au sol, « rien qu’avec l’appel d’offres de cet été, nous tablons sur une croissance d’au moins 50 % par rapport à 2022 », s’est-elle félicitée.
La PPE bientôt dévoilée
Dans le cadre de la PPE à venir, Agnès Pannier-Runacher projette un doublement de la production photovoltaïque et de biogaz, ainsi qu’une stabilisation de l’installation d’éoliennes terrestres sur le rythme de 2022. Ces objectifs pourront être renforcés suivant les premiers résultats, assure-t-elle. « Je soutiendrai un système de rehaussement automatique des trajectoires en fonction des dynamiques des premières années, mais je refuse de sur-promettre et de sous-performer ensuite », a-t-elle expliqué devant les professionnels des énergies renouvelables. Sur le solaire, « commençons par doubler vite notre cadence annuelle de déploiement, avant de proposer un triplement de la trajectoire », a-t-elle fait savoir. Elle a également partagé l’objectif d’« une multiplication par quatre » pour la géothermie, et d’une hausse « importante » du Fonds chaleur, géré par l’Ademe.
L’éolien en mer et le nucléaire
L’éolien en mer sera également à l’honneur ces prochains mois. Un grand débat national conduit sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) sera lancé en novembre. D’une durée de six mois, il aboutira à une cartographie des zones propices au développement de l’éolien en mer sur les quatre façades maritimes, précise le cabinet de la ministre. « Un appel d’offres d’une taille inédite sera ensuite lancé afin d’atteindre cet objectif de 18 gigawatts en production d’ici 2035 », a partagé la ministre avec les professionnels.
Devant la presse, Agnès Pannier-Runacher a expliqué que la PPE intégrera également la relance du nucléaire, avec « la construction de 6 EPR 2 et la préparation d’un second palier équivalent à 8 nouvelles tranches, le lancement d’un programme SMR en vue d’une décision de construction avant 2030 ». Dans la continuité du Conseil de planification écologique, elle réunira le 28 septembre une grande conférence internationale sur le nucléaire avec un message très clair : « l’indispensable relance du nucléaire partout dans le monde avant la COP28 », selon ses mots. Elle en a enfin profité pour rappeler que le projet de « rapprochement » de l’IRSN et de l’ASN était toujours sur la table pour « réformer la gouvernance de notre système de sûreté nucléaire ».
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE