Frappées de plein fouet par la chute des cours du baril du brut, les compagnies américaines ExxonMobil et Chevron persistent dans les énergies fossiles. L’enjeu n’était pas tant d’abandonner l’exploration et l’exploitation pétrolière que d’évaluer l’impact financier des politiques publiques environnementales sur leur activité. En clair, d’estimer le manque à gagner lié aux développement d’énergies alternatives et aux efforts d’efficacité énergétique. Un exercice jugé inutile par 61,8% des actionnaires d’ExxonMobil et 59% de ceux de Chevron.
Optimisme béat
Si d’aucuns préfèrent se concentrer sur la baisse significative des votes « contre », il n’en reste pas moins que les deux grandes compagnies américaines semblent ne pas prendre la mesure des enjeux, alors que dans le même temps, en Europe, les groupes pétroliers annoncent leur entrée sur ces nouveaux marchés. Une stratégie risquée alors que les indicateurs montrent une consommation pétrolière mondiale atone et des surcapacités structurelles. Dernier symbole fort, la fondation Rockefeller (le milliardaire a fondé la Standard Oil Company qui deviendra plus tard ExxonMobil) a annoncé cette année se débarrasser de toutes ses participations dans le groupe. Une annonce qui fait suite à des révélations sur les méthodes de désinformation sur le changement climatique utilisées par la Major pendant des années.
Par Romain Chicheportiche
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