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Toujours plus de centrales à charbon, mais des projets en baisse

Posté le 8 avril 2019
par Matthieu Combe
dans Énergie

Le nombre de centrales au charbon continue d’augmenter, malgré la lutte contre le réchauffement climatique. Une étude de Global Energy Monitor, Greenpeace et Sierra Club montre toutefois le recul du nombre de nouveaux projets.

En 2018, 50,2 gigawatts (GW) de nouvelles capacités charbon, dont 34,5 GW en Chine, ont été mises en route dans le monde. C’est 20 % de moins qu’en 2017 et 53 % de moins qu’en 2015. À l’opposé, les capacités mises à l’arrêt ont augmenté : 30,9 GW, en hausse de 7 % par rapport à 2017. Malgré ces chiffres encourageants, la hausse nette des capacités mondiales atteint 19,4 GW sur l’année. Le nombre de centrales à charbon en activité demeure incompatible avec le maintien du réchauffement climatique à nettement moins de 2°C comme le stipule l’Accord de Paris, dénoncent Global Energy Monitor, Greenpeace et Sierra Club dans un nouveau rapport.

Plus de centrales mais moins de nouveaux projets

D’autres chiffres montrent le ralentissement des nouveaux projets. Ainsi, la mise en chantier de nouvelles constructions a atteint 28 GW, en baisse de 39 % par rapport à 2017 et de 84% par rapport à 2015. Les projets en phase de préconstruction (483 GW) ont pour leur part baissé de 24 % par rapport à 2017 et de 69% par rapport à 2015.

A l’opposé, un chiffre montre que tout n’est pas gagné. Les capacités des centrales charbon en cours de construction sont reparties à la hausse en 2018. Alors que le volume des constructions en cours était passé de 338 GW en 2015 à 209 GW en 2017, il atteint 236 GW en 2018.

Opposition mondiale, mais des financements asiatiques

Ces tendances reflètent un climat politique et économique de plus en plus contraint pour les promoteurs de centrales au charbon. Citons notamment des restrictions financières imposées par plus de 100 institutions et des plans d’élimination du charbon dans 31 pays. Cependant, les agences financières d’État en Chine, au Japon et en Corée du Sud sont devenues les sources de financement les plus importantes pour les centrales à charbon situées en dehors de leurs frontières.

Malgré la politique pro-charbon de Donald Trump et ses efforts pour ne pas fermer les centrales vieillissantes, les États-Unis concentrent la moitié des arrêts de centrales à charbon dans le monde en 2018. Sur l’année, 45 unités ont été arrêtées, soit 17,6 GW de capacités retirées. C’est le deuxième plus grand recul historique du pays.

La Chine fait encore exception

 La Chine est une exception frappante au ralentissement mondial du développement des centrales au charbon. Les promoteurs ont relancé la construction de dizaines de projets suspendus. Un rapport de mars 2019 du China Electricity Council, le représentant des services publics d’électricité du pays, propose de fixer le plafond de capacité de charbon du pays à 1 300 gigawatts en 2030. « Un niveau qui permettrait d’ajouter 290 gigawatts de nouvelle capacité, plus que l’ensemble du parc de charbon des États-Unis », regrettent les trois organisations. Soit de quoi autoriser des centaines de nouvelles unités.

« Une nouvelle vague de construction de centrales au charbon serait presque impossible à concilier avec les réductions d’émissions nécessaires pour éviter les pires effets du réchauffement planétaire, affirme Lauri Myllyvirta, expert de la division pollution atmosphérique de Greenpeace. Les objectifs énergétiques de la Chine ont une incidence plus importante sur les émissions mondiales que toute autre décision de politique nationale. »


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