Frédéric Delpeyroux est le président fondateur de la société Totalinux, fondée il y a 14 ans et qui conçoit, installe et maintient des architectures IT.
La solution imaginée par Totalinux pour refroidir les serveurs informatiques qui constituent les data centers est originale, puisqu’elle consiste à les faire baigner dans de l’huile.
Pourquoi ? Il faut d’abord se plonger dans le contexte actuel. Aujourd’hui les data centers se multiplient, et leur consommation d’énergie – pour refroidir les serveurs – ainsi que les rejets de chaleur posent des problèmes importants.
Plus précisément, dans le cas de la smart city et des smart buildings, on sait que la quantité de données à traiter va exploser dans les années à venir. Leur stockage et la maintenance des serveurs va donc être de plus en plus énergivore.
Différentes solutions technologiques ont émergé ces dernières années pour traiter ce problème. La plus spectaculaire, imaginée par Microsoft, consiste à immerger les serveurs – au large de l’Ecosse – pour que ces derniers soient naturellement refroidis par l’eau de mer. Cette solution n’a pas rallié tous les suffrages, c’est le moins que l’on puisse en dire. Outre le coût du projet en lui-même, qui permet mal d’imaginer la multiplication de cette solution, les difficultés techniques d’intervention sur site paraissent insurmontables.
Plus prosaïquement, les serveurs sont souvent refroidis soit par l’air, soit par l’eau. Dans le premier cas, il faut des quantités d’air très importantes, et dans le second, nous sommes face à une denrée de plus en plus rare…
L’utilisation de l’huile comme vecteur de refroidissement a de nombreux avantages. Liquide caloriporteur, l’huile se réchauffe au contact des serveurs et peut être réutilisée après passage dans un échangeur, pour le chauffage par exemple.
Aussi, cette solution permet de se débarrasser de toute l’infrastructure de réseau non indispensable, et donc de diminuer la taille des datacenters.
Frédéric Delpeyroux assure même que sa solution permet de faire baisser sa facture énergétique de 90% !
Ce qui est certain, c’est l’absence de bruit du dispositif, et le fait qu’il ne fonctionne pas à l’eau. Dans une perspective durable, cela sonne plutôt bien.
Cet article se trouve dans le dossier :
Smart city: le carrefour des innovations
- Smart City : comment sécuriser les entreprises connectées ?
- Quels réseaux pour la ville du futur ?
- Refroidir des serveurs informatiques dans l'huile
- La blockchain à la rescousse de l'IoT
Dans l'actualité
Dans les ressources documentaires