Total affiche son ambition depuis 2016 : « devenir le major de l’énergie responsable ». «Notre politique vis-à-vis des associations professionnelles est un gage de cohérence et de crédibilité, prévient Patrick Pouyanné, PDG de Total. La transparence ne peut que renforcer l’action des entreprises qui jouent un rôle clé dans les débats sur les moyens d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris». En ces mots, Patrick Pouyanné défend la position de Total qui a évalué les 30 principales associations professionnelles dont il est membre. Objectif : s’assurer que leurs positions sont alignées avec celles du groupe Total sur le climat (cf. Intégrer le climat à notre stratégie).
Les associations professionnelles dans le collimateur
À la suite de cette évaluation, l’entreprise françaises s’est retirée de l’American Fuel & Petrochemical Manufacturers. En cause : des différences de vision sur l’Accord de Paris, la tarification du carbone et les énergies renouvelables. Cette position fait suite à une initiative similaire de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell en avril dernier. Shell estimait alors que sa position sur le changement climatique était mal alignée avec environ la moitié des associations commerciales dont elle faisait partie.
Pour sa part, Total n’a identifié que trois autres associations comme « partiellement alignées ». Les trois sont américaines : l’American Chemistry Council, l’American Petroleum Institute et la Canadian Association of Petroleum Producers. L’entreprise annonce dans son rapport maintenir son adhésion « en vue de faire évoluer leurs positions de l’intérieur, mais se tient prêt à reconsidérer sa participation en cas de désaccord persistant ».
Une évaluation sur 6 points clés
L’évaluation de Total a trait à 6 points clés. Les associations doivent ainsi reconnaître le lien entre changement climatique et émissions anthropiques de gaz à effet de serre et soutenir l’Accord de Paris. Elles doivent également défendre la mise en place d’une tarification du carbone et prôner le rôle du gaz naturel en remplacement du charbon. Enfin, elles doivent soutenir le développement des énergies renouvelables et des « biocarburants durables », et soutenir les techniques de captage et de stockage du CO2, « indispensables à l’atteinte de la neutralité carbone durant la seconde moitié du siècle », selon Total.
Un rapport publié par plusieurs ONG fin octobre interroge toutefois sur la sincérité de la démarche. Il révèle que les 5 majors pétrolières – Total, Exxon Mobil, Shell, BP et Chevron – ont dépensé 251 millions en lobbying depuis 2010 pour « saboter l’action en faveur du climat » à Paris et Bruxelles, au niveau parlementaire.
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