Bloc contesté
Le premier accord est un contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures sur le bloc « Rufisque Offshore Profond » d’une superficie de 10 357 km2, dont Total sera opérateur à hauteur de 90%, aux côtés de la Société Nationale des Pétroles du Sénégal (Petrosen), qui détiendra les 10% restants. Il a été contesté par la compagnie australienne African Petroleum Corporation, qui rappelle dans un communiqué avoir elle-même signé un accord identique en 2011 et affirme « qu’il est toujours valable tant que le Sénégal n’a pas légalement mis en œuvre de procédure de résiliation ».
Le second accord concerne une coopération entre Total, Petrosen et le Ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables de la République du Sénégal, aux termes duquel Total réalisera une étude de la zone en mer très profonde, en vue d’en déterminer le potentiel d’exploration et de devenir opérateur d’un bloc d’exploration. Interrogé par l’AFP, Patrick Pouyanné, pdg de Total, a estimé que l’investissement devrait « se chiffrer autour environ de 100 millions de dollars pour pouvoir faire des travaux à la fois d’étude sismique puis aller forer. Si c’est un succès, on forera plusieurs puits, donc l’investissement pourra se chiffrer à plusieurs centaines de millions de dollars ».
Intégration verticale
Ces accords permettent à la Major française d’être désormais présente sur toute la chaîne pétrolière au Sénégal. De l’exploration et la production en amont, à la distribution de produits pétroliers en aval où Total est n°1 grâce notamment à un réseau de 174 stations-service, sans oublier le raffinage et le transport. Une marque de fabrique du groupe français.
Interrogé sur le limogeage du ministre de l’Énergie, annoncé à peu près au même moment, le patron de Total a exclu tout lien avec les contrats. Aucune explication officielle n’a été donnée au départ de Thierno Alassane Sall, réputé proche du président et membre de son parti, l’Alliance pour la République (APR). Un communiqué du porte-parole du gouvernement a seulement annoncé qu’un décret du 2 mai mettait fin aux fonctions du ministre et que le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ajoutait le portefeuille à ses fonctions actuelles.
Romain Chicheportiche
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