Le projet The Ocean Cleanup, du jeune néerlandais Boyan Slat, franchit un nouveau cap. Un premier prototype de barrière flottante vient d'être mis à l'eau en Mer du Nord. Sa solution veut s’attaquer aux macro-déchets de plastique flottant en surface des océans.
Le premier prototype de Boyan Slat est installé en mer depuis le 23 juin, à 23 km des côtes néerlandaises, au large du port de Scheveningen (La Hague). Durant un an, sa barrière flottante de 100 m de long, équipée de bouées auxquelles sont suspendues des filets d’1,5 m de long, sera mise à dure épreuve dans des conditions météorologiques extrêmes. Le site d’essai en mer du Nord a été choisi pour la puissance des courants liés à la marée. « Les conditions au cours d’une tempête mineure sont plus sévères que celles des tempêtes exceptionnellement lourdes (survenant une fois tous les 100 ans) dans l’océan Pacifique », explique Boyan Slat.
Grâce à des caméras et des capteurs, la résistance aux vagues et courants sera scrutée au peigne fin. Ce prototype est conçu pour supporter des charges de 80 tonnes et pour capturer les fragments de plastique jusqu’à 1 mm de diamètre. Ce test permettra d’améliorer la résistance du système pour construire un premier système pilote opérationnel fin 2017, entièrement résistant à des conditions sévères.
Fondée en 2013 par Boyan Slat, alors âgé de 18 ans, la fondation The Ocean Cleanup, basée à Delft aux Pays-Bas, emploie aujourd’hui près de 50 ingénieurs et chercheurs. Ce premier prototype aura coûté 1,5 million d’euros. Un tiers a été financé par le Gouvernement des Pays-Bas, un tiers par l’entreprise maritime d’assistance aux projets offshore Boskalis et un tiers par un philanthrope anonyme. Par ailleurs, une campagne de crowdfunding avait rapporté plus de 2 millions d’euros en septembre 2014. Ce montant a notamment permis de réaliser les premiers tests et une séquence d’expéditions de reconnaissance à l’été 2015 dans le gyre du Pacifique Nord.
Du prototype au système final
La barrière agit comme un littoral artificiel, capturant et concentrant les déchets, grâce à l’énergie fournie par le mouvement de la houle et des vagues. Pour Boyan Slat, « un résultat positif de ce test devrait nous mettre sur la bonne voie pour déployer le premier système pilote opérationnel à la fin 2017 ».
D’ici 2020, l’objectif est de déployer deux barrières flottantes de 50 km de long, en forme de « V » et arrimés aux fonds marins, entre Hawaii et la Californie, au coeur du gyre du Pacifique Nord. Grâce un rideau de filets plongeant dans l’eau sur trois mètres de profondeur, ils bloqueront les plastiques de l’océan. Ces déchets seront alors rabattus vers un container capable de stocker 3000 m3 de matière. Selon Boyan Slat, une telle structure pourrait nettoyer environ la moitié du Pacifique nord en 10 ans.
La barrière finale sera consacrée au nettoyage des 5 gyres présents dans les océans au niveau mondial. Ce projet permettra de retirer les grands objets en plastique, comme les bouteilles, avant qu’ils ne se réduisent en micro-fragments. Il ne résoudra cependant pas le problème des micro-plastiques déjà présents en mer ou qui seront relâchés à l’avenir par les usines ou encore les stations d’épuration. Pas plus que la pollution présente en mer Méditerrannée ou le long des côtes. Pour se débarrasser pleinement de cette pollution, cette solution doit s’intégrer dans une lutte globale (plus de précisions : Pollution des micro-plastiques : quelles solutions ? ).
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Ça risque d’amasser et tuer beaucoup de méduses car elles se laissent porter au gré des courants… Et du plancton… Ils finiraient dans la pollution concentrée… Une solution innovante existe en France mais n’a pas la chance d’être soutenue comme en Hollande… Cette solution est à peine connue et s’appelle ecoceane. Ecoceane vend sur tous les continents mais quasiment pas en France…
Je suis le projet depuis le début et suis ravi de voir que ce premier prototype à grande échelle a été mis en place.
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