Comme tous les ans, Barcelone a été du 27 février au 2 mars la capitale mondiale de la téléphonie mobile. La grand-messe du Mobile World Congress a rassemblé fabricants, équipementiers, opérateurs et développeurs d’applications et de services. Mais tous ces acteurs ont reconnu que le marché s’essoufflait : en 2015, la croissance atteignait 10 %. L’an passé, elle a plafonné à 2,3 % d’après IDC.
Pour le monde des télécoms, il devient urgent de trouver un nouveau numéro gagnant, celui qui va booster les ventes pour quelques années. Certains misent sur le vintage comme HDM qui exploite la licence Nokia pour ressentir une version customisée du mythique 3310. Lancé en 2000, il s’était vendu à 126 millions d’exemplaires.
Mais le coup d’accélérateur devrait plutôt venir d’une augmentation très forte des débits avec la 5G. Ils seraient, en théorie, supérieurs à 10 gigabits par seconde. Autres atouts majeurs : plus de capacités et une latence très basse.
Officiellement, sa commercialisation est prévue pour 2020. Mais vingt-quatre entreprises (dont Qualcomm et Intel) se sont regroupées pour demander une accélération. Ils souhaiteraient une mise en œuvre dès 2019 et la publication des normes (les fréquences ne sont pas encore retenues) par le 3GPP à la fin de cette année.
Assistants virtuels
En attendant, les Américains mettent la pression. Verizon va prochainement lancer, au premier semestre, un test pilote dans onze villes des États-Unis. Autre initiative américaine, Intel a présenté une BMW dont un aileron du toit intègre une antenne 5G.
L’intelligence artificielle est également en pole position pour doper ce marché. Pour l’instant, son usage le plus connu est celui de la reconnaissance vocale sur smartphone. Mais à Barcelone, la conférence « Intelligence artificielle : chatbots et assistants virtuels » a montré comme l’IA pouvait modifier la relation client et les applications de messagerie, à l’instar de Whatsapp, Line, WeChat… Avec leurs 4 milliards d’utilisateurs actifs par mois (en septembre 2016), ces applications se diversifient vers davantage de commerce conversationnel.
Les objets connectés ont également étaient très présents. Orange, aux côtés de huit autres opérateurs, a confirmé son engagement en faveur de l’évolution de la 4G pour les objets connectés : la technologie LTE-M. Ce positionnement ne signifie pas pour autant l’abandon de LoRa pour lequel il a déployé un réseau d’antennes en 2016. « LoRa est davantage orienté B2B, avec sa capacité « deep indoor » », explique Frédéric Dutronc, responsable produit Smart Home et IoT chez Orange. Elle sera donc privilégiée pour connecter des compteurs d’eau et d’électricité, tandis que le LTE-M conviendra mieux pour la connexion des compteurs de gaz, où une qualité de service (au sens télécom du terme) et une faible latence sont requises, avec davantage de contrôle.
Reste une absence remarquée. Pas celle d’Apple, qui ne présente jamais les nouvelles versions de son iPhone sur un salon, mais celle de Microsoft. Plus aucun constructeur ne propose de smartphones sous Windows Phone, son système d’exploitation…
Philippe Richard
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