Le ministère de l'économie publie tous les 5 ans une étude prospective sur les technologies clés. Baptisée Technologies 2020, l'édition 2016, est construite autour de 9 domaines de développement et recense 47 technologies dont la maîtrise est essentielle à la compétitivité de l'économie française.
Devenue un document de référence pour les acteurs industriels, économiques ou académiques, l’étude prospective sur les technologies clés vient compléter cette fois un ensemble de décisions ou de programmations stratégiques nationales ou européennes tels que le programme d’investissements d’avenir (PIA), le plan Usine ou encore le fonds européen d’investissements. Cette 5ème édition, se veut encore plus ambitieuse que les précédentes. En effet, Technologies 2020 est un opus de 640 pages, qui veut se poser en guide opérationnel pour orienter les stratégies de R&D des entreprises.
Neuf domaines, 47 technologies
Le document est construit autour de 9 domaines du développement économique : alimentation, santé et bien-être, sécurité, environnement, habitat, énergie, mobilité, numérique, loisirs et culture. Pour chacun de ces domaines un ensemble de technologies clés, spécifiques ou transversales sont listées et re-contextualisées via une analyse du marché international, de la réglementation et des différents enjeux sociétaux liés à certaines innovations. Car, comme le relève Alain Bugat, président de l’académie des technologies, « les technologies n’ont pas de frontière et nos entreprises doivent intégrer cette dimension mondiale des marchés. Le succès d’une innovation réside dans une combinaison d’approches Technology push et Market driven. Trop souvent nos entreprises se focalisent sur la seule approche scientifique et technologique et passent à côté de marchés porteurs pour avoir considéré tardivement les enjeux de marché. »
Le numérique porte les technologies transversales
Cette étude est fortement marquée par la présence des technologies liées au numérique tels que les capteurs, la robotique, les objets connectés ou le traitement des données. Mais l’impact de la révolution numérique se lit aussi dans l’évolution économique de nombreux secteurs où l’on assiste à l’affaiblissement de certains intermédiaires (« uberisation de l’économie »). Le particulier commande un produit, un service via une plate-forme informatique mettant en relation directe d’autres particuliers, des fabricants etc. Le numérique peut aussi faire évoluer la conception même du produit. Alain Bugat cite ainsi l’exemple de l’automobile où la voiture, autrefois pensée autour d’une motorisation, pourrait être pensée autour d’un système d’exploitation à l’instar de la Google Car ou de l’Apple Car.
Énergie, environnement sont les autres porteurs
Après le numérique, l’énergie et l’environnement sont les principaux domaines porteurs des technologies clés identifiées par cette étude. On y trouvera par exemple les technologies de recyclabilité des matériaux, toutes les énergies alternatives, les procédés de chimie verte ou encore l’habitat à haute qualité environnementale et la dépollution des sols. Le canevas ainsi dessiné, laisse entrevoir une société où les relations entre acteurs économiques et sociaux sont plus horizontales (moins hiérarchisées), dans un idéal construit autour des préceptes du développement durable et qui fait la part belle à la maîtrise des énergies et de la sphère biologique (contrôle des plantes et de la biodiversité, contrôle du corps humain).
Par Sophie Hoguin
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE