Nous décrivons ci après cette épreuve existentielle d’imperfection à laquelle vous êtes peut-être confronté et vous proposons quelques pistes pour un meilleur management du temps.
La sensation d’imperfection est une épreuve existentielle qui se manifeste à partir de la conscience douloureuse de l’écart qui existe entre ce qui semble objectivement possible et l’évaluation de ses propres capacités. C’est une sensation de limitation de sa propre puissance. Étymologiquement parlant, est imparfait tout ce qui n’est pas complet.
Tout processus d’amélioration continue comme la démarche « PDCA » ou « roue de DEMING » toute recherche de performance, toute démarche qualité serait impossible sans le désir de perfection pour un travail bien fait, efficace et irréprochable.
Cette épreuve existentielle possède donc une facette stimulante. Mais attention, elle peut également se montrer très désagréable. Cela est particulièrement vrai lorsque sa facette opposée, celle de l’imperfection, commence à se dévoiler.
Dans les organisations, on caractérise d’imparfait toute personne ou toute chose qui présente des défauts, des lacunes, des carences, des manquements. C’est par exemple un travail inachevé ou incomplet, un produit qui ne respecte pas les attentes des clients, une unité qui ne respecte pas les processus décrivant le fonctionnement interne, un responsable hiérarchique qui commet une erreur… La frustration provoquée par la confrontation plus ou moins patente avec sa propre imperfection peut devenir insoutenable pour ceux qui ne sont pas capables d’assumer la réalité de leurs limitations humaines.
Pour tempérer les effets de cette confrontation, nous mettons souvent en œuvre les parades suivantes :
- le déni de ses limites et de ses imperfections (mégalomanie, mépris des autres, préjugés, fatuité…) ;
- la recherche de certitudes totales, de compréhension absolue, d’infaillibilité. Le développement de relations arrogantes avec autrui. Développement d’un mode de pensée « vertical » ;
- la prise de risques démesurés ne tenant aucun compte des ressources et des capacités disponibles ;
- la fixation d’objectifs démesurément élevés (dont on pourra ainsi nous pardonner la non-réalisation) ;
- la recherche de boucs émissaires, le déplacement de la responsabilité : « les clients ne comprennent pas le concept », « les forces de ventes ne savent pas mettre ce produit en valeur » ;
- la non-décision pour éviter l’erreur, difficultés à identifier et à exprimer sa volonté.
Bien qu’une certaine dose de perfectionnisme puisse être stimulante pour la performance individuelle et collective, nous connaissons tous ses effets néfastes. Une accentuation exagérée de cette orientation existentielle conduit ceux qui en sont victimes à la perte du discernement de l’essentiel, à la noyade dans les détails et à des dépenses d’énergies et de ressources disproportionnées par rapport aux résultats obtenus. 80 % des efforts pour obtenir 20 % des résultats. Les perfectionnistes confondent précision et performance.
Comment aider les entreprises et les personnes qui « s’enlisent » dans le perfectionnisme ?
Voici quelques pistes :
- travail de deuil de son image idéale… Apprendre à assumer ses imperfections et à lâcher prise ;
- travail de réappropriation des introjections (« Il faut que tu sois le meilleur ! ») ;
- travail sur l’acceptation de ses propres limites ;
- travail d’évaluation positive (apprendre à pratiquer l’investigation appréciative des phénomènes qui nous entourent).
Par Dino Ragazzo
Et aussi en
formation :
- Cycle ‘les 8 compétences clés du manager efficace’
- FORMATION ‘utiliser les conflits pur résoudre les problèmes’
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- Cycle management : Ingénieur et manager
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Cet article se trouve dans le dossier :
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