Vers de nouvelles mémoires spintroniques.
Une première étape vers les mémoires « spintroniques » vient d’être franchie. Des chercheurs du CEA, du CNRS, de Thales, de Crocus Technology et de l’université Joseph Fournier (Grenoble) ont fait circuler un courant de spins dans une mince couche de germanium, ce qui a eu pour effet d’aimanter le matériau.
La nouveauté réside dans la technique utilisée pour aimanter le germanium. Jusqu’à présent, aimanter un semi-conducteur consistait à appliquer un courant électrique à partir d’un matériau lui-même aimanté. Cette fois, il s’agit de générer un courant de spins, à la manière d’un courant d’électrons, en chauffant une partie seulement du matériau. De même que c’est le réagencement des charges électriques qui est à l’origine de la tension, dans le germanium, ce réagencement s’applique aussi aux spins !
Le germanium permet donc de recycler l’énergie thermique de façon très pertinente…Cette méthode permet d’envisager la circulation de données sous forme de spins, et ce dans des conditions expérimentales reproductibles à l’échelle industrielle : température ambiante et circulation des spins sur des distances suffisamment longues pour être utilisées dans des puces microélectroniques.
Ces résultats, diffusés dans la revue Physical Review Letters, permettent d’envisager la conception de puces « spintroniques » à base de germanium capables de contenir des informations à la fois sous forme de charges électriques et d’orientation de spins.
Par Audrey Loubvens, journaliste scientifique
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