Total a annoncé le 9 mai le rachat du groupe Saft, spécialisé dans les batteries, pour près d’un milliard d’euros. Cette transaction s’inscrit dans la nouvelle stratégie de la compagnie pétrolière visant à devenir un acteur majeur des énergies renouvelables.
C’est par une offre publique d’achat volontaire déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur les actions de Saft Groupe, que Total s’apprête à prendre le contrôle du spécialiste français des batteries. Le projet d’offre vise l’ensemble des actions du groupe au prix de 36,50 euros par action, coupon de 0,85 euro par action détaché, soit un prix d’acquisition total de 950 millions d’euros.
« L’acquisition de Saft permettra d’intégrer dans notre portefeuille d’activités des solutions de stockage d’électricité, compléments indispensables à l’essor des énergies renouvelables. Cette opération permettra également à Saft, ses dirigeants et ses employés de bénéficier du soutien du Groupe Total sur le plan scientifique, industriel, commercial et financier. Enfin, elle donnera à Saft les moyens nécessaires pour accélérer avec succès son développement », s’est réjoui Patrick Pouyanné, Président-directeur général de Total. De son côté, Ghislain Lescuyer, Président du Directoire de Saft Groupe, dit être « convaincu que Total apportera à Saft l’expertise et les ressources nécessaires à son développement futur, notamment sur les plans technologique et commercial. Cette opération sera bénéfique pour les clients et pour le personnel de Saft qui rejoint un groupe majeur de l’énergie. »
Logique Total
La Major pétrolière française a le mérite d’être cohérente dans ses choix. Intégrer un acteur de référence du stockage d’électricité (80 MW de batteries vendues entre 2012 et 2015 sur 14 sites de production, 4 100 salariés) est un jalon majeur dans la maîtrise des énergies renouvelables. Par ailleurs, le choix d’une consolidation purement « française » a le mérite de ne pas créer de vagues au niveau politique. Reste la question du prix. Total propose une prime de 38,3% par rapport au cours de clôture du vendredi 6 mai 2016 (26,40 €) et une prime de 41,9% sur la moyenne six mois ce qui peut paraître beaucoup en raison du caractère très concurrentiel de ce secteur avec la montée d’acteurs asiatiques notamment. La compagnie pétrolière bénéficie néanmoins d’un contexte de marché favorable : l’action Saft valait 35 € il y a seulement un an.
Romain Chicheportiche
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