Ce dimanche 22 septembre, les Nations Unies ont adopté le Pacte pour l’avenir. Parmi les 56 mesures en faveur de l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU, une mesure invite à « protéger et promouvoir la culture et le sport en tant que composantes à part entière du développement durable ». Cette promesse se heurte pourtant à un défi de taille : le sport permet de normaliser l’activité des grandes entreprises d’énergies fossiles.
Le sponsoring des événements sportifs par les grandes entreprises d’énergies fossiles est l’objet du nouveau rapport du cercle de réflexion New Weather Institute : « Argent sale : Comment les sponsors des énergies fossiles polluent le sport ». L’étude évalue ce sponsoring à 5,6 milliards de dollars (5 milliards d’euros) au travers de 205 accords de partenariats. « La plupart des accords manquent de transparence quant aux montants exacts en jeu, à la durée et aux conditions qui y sont rattachées », souligne le rapport. Sans grande surprise, les sports les plus sponsorisés sont le football, les sports mécaniques, le rugby à XV et le golf.
Des sponsors qui menacent l’avenir du sport
Grâce au sponsoring, les entreprises pétrolières et gazières cherchent à « se présenter sous un jour positif et normaliser leurs activités aux yeux de milliards de fans de sport », partage le rapport. Ces entreprises ont pourtant une énorme responsabilité dans le changement climatique. Alors que l’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré, des conditions météorologiques imprévisibles et extrêmes menacent l’avenir du sport amateur et professionnel. « La pollution de l’air due aux combustibles fossiles et les conditions climatiques extrêmes d’un monde qui se réchauffe menacent l’avenir même des athlètes, des fans et des événements allant des Jeux olympiques d’hiver aux Coupes du monde, dénonce Andrew Simms, co-directeur du New Weather Institute. Si le sport veut avoir un avenir, il doit se débarrasser de l’argent sale des grands pollueurs et cesser de promouvoir sa propre destruction ».
À la première place, Aramco sponsorise les événements sportifs à hauteur de 1,3 milliard de dollars (1,17 milliard d’euros), devant Ineos et Shell. Avec 340 millions de dollars (306 millions d’euros), TotalEnergies se hisse à la quatrième place. Le rapport souligne que les investissements en provenance des États pétroliers du Moyen-Orient connaissent la croissance la plus rapide.
Si les partenariats de sponsoring sont essentiels à la survie de nombreux clubs, ils doivent être en phase avec les valeurs du sport et servir l’intérêt collectif, estime l’étude. Le rapport exhorte donc les autorités sportives à mettre fin au parrainage par les entreprises œuvrant dans les combustibles fossiles et à exiger la transparence sur les données d’émissions et les mesures d’atténuation des sponsors.
Dans l'actualité
- Le label climatique SBTi dans la tourmente et accusé de greenwashing
- TotalEnergies visé par une enquête pour greenwashing
- AG 2023 : Sortir enfin du soutien à l’expansion pétrolière et gazière ?
- En image : COP28, la diplomatie verte et les lobbies des énergies fossiles
- COP28 : L’encadrement des énergies fossiles au cœur des enjeux
- La revue du Magazine d’Actualité #4 : du 23 au 27 septembre
- TotalEnergies veut réduire de 80% ses émissions de méthane tout en augmentant sa production d’hydrocarbures
- COP29 : la « Troïka » de la COP poursuit l’expansion fossile