Les maîtres d’œuvre, les équipementiers et les startups du secteur spatial, regroupés au sein du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), s’allient pour lancer le programme SpacEarth Initiative. Celui-ci vise à promouvoir la filière qui représente en France près de 18 000 employés et près de 250 entreprises. Dans un premier temps, afin d’en savoir plus sur l’image du spatial, la coalition a confié à Ifop la réalisation d’un sondage auprès d’un échantillon de 1 001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Une image positive, mais une connaissance superficielle
Premier enseignement : 76 % des Français ont une bonne image du spatial. Ce pourcentage atteint même 88 % chez les 18-24 ans. 20 % en ont une mauvaise image, 4 % une très mauvaise. Pour l’ensemble des répondants, la recherche scientifique (60 % de citations, dont 32 % en premier), l’observation de la Terre (56 % de citations, dont 23 % en premier) et l’exploration (46 % de citations, dont 23 % en premier) apparaissent comme les trois principaux domaines associés au spatial. La géolocalisation, la diffusion TV et l’accès à internet, la défense et la sécurité, ainsi que le changement climatique sont ensuite cités par moins de deux Français sur dix (dont 4 % à 6 % en première citation).
Mais à part Thomas Pesquet qui est connu par 91 % des sondés dont 82 % « précisément » (ont répondu par « oui précisément »), force est de constater que les différents éléments et organisations spatiales testés restent très largement méconnus par le grand public. Le système de géolocalisation européen Galileo est pour sa part connu à hauteur de 58 % dont 24 % précisément. Mais la mission Perseverance sur Mars, le programme Copernicus, les constellations de satellites Starlink et OneWeb, le télescope James Webb, ou encore les trois satellites d’observation militaires CSO sont connus par moins de trois Français sur dix et par moins d’un Français sur dix précisément.
Des contributions reconnues… une fois évoquées
Si les Français ont une image positive du spatial, ils perçoivent peu son importance dans leur quotidien. Ainsi, 57 % des sondés pensent que les activités spatiales jouent un rôle peu important, voire pas du tout important dans leur quotidien.
Mais une fois mentionnées, les contributions de l’industrie spatiale à différentes activités du quotidien sont largement reconnues. Ainsi plus de huit Français sur dix reconnaissent la contribution de l’industrie spatiale à la géolocalisation, à l’accès au téléphone, à internet et à la télévision. Entre sept et huit Français sur dix ont conscience de l’apport du spatial pour la production de données sur le changement climatique et l’évolution de la biodiversité, pour le soutien aux forces spéciales lors des interventions militaires et pour l’aide aux équipes de secours lors des catastrophes naturelles.
Une campagne et dix propositions
Pour valoriser les apports du spatial dans la vie quotidienne des Français, la coalition SpacEarth Initiative lance donc une campagne de promotion des usages des technologies spatiales. « Nous souhaitons aujourd’hui aller encore plus loin pour réenchanter le rôle de l’Espace dans notre vie sur Terre alors que celui-ci va jouer un rôle encore plus critique face aux grandes transitions environnementales et sociétales que nous abordons », déclarent Jean-Marc Nasr et Franck Poirrier, respectivement président et vice-président de la Commission Espace du GIFAS, par voie de communiqué.
La coalition dresse également 10 propositions stratégiques communes pour conforter la place de l’Europe parmi les leaders dans le domaine spatial. La filière souhaite ainsi porter auprès des décideurs la vision d’un spatial à l’européenne. Ce spatial permettrait à l’Europe d’être leader dans l’observation du climat et des risques environnementaux tout en maîtrisant son impact environnemental. Il mettrait fin aux déserts numériques, serait à la pointe de l’innovation et bénéfique au plus grand nombre.
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