Que s'est-il passé au-dessus de nos têtes depuis un mois ? La crise sanitaire n'a pas mis le secteur aérospatial à l'arrêt... Elon Musk a réussi son pari de relancer les vols habités made in USA, la Chine continue d'avancer ses pions... Pendant ce temps, les sursauts radio rapides refont parler d'eux, ainsi que la matière noire.
Retour sur le premier vol habité du Crew Dragon
Le 30 mai dernier, Elon Musk a réouvert le grand livre de l’histoire spatiale américaine. Neuf ans après le dernier vol habité américain, la capsule Crew Dragon, propulsée dans l’espace par la Falcon 9 (décollage en image ci-dessous) made in Space X, a emmené pour le compte de la NASA deux astronautes, direction la station spatiale internationale.
Initialement prévu le 27 mai – la vol a été annulé suite à des conditions météo défavorables – le lacement de la Falcon 9 a donc eu lieu 3 jours plus tard, à 21h22 UTC.
Ce vol étant avant tout un vol d’essai, de nombreux tests ont donc été effectués par l’astronaute en chef Doug Hurley, assisté de Bob Behnken : performances du système d’amarrage, ergonomie de l’écran tactile (voir vidéo ci-dessous), pilotage manuel. La capsule, qui peut accueillir six personnes, devrait en réalité rarement en accueillir plus de 4.
Environ 19 heures après le décollage, la capsule s’est amarrée automatiquement à l’ISS.
La Chine poursuit son programme spatial malgré la crise de Covid-19
Le 5 mai dernier, la fusée Longue Marche 5B a été lancée avec succès à partir de l’île d’Hainan, au sud de la Chine (voir la vidéo ci-dessous).
Nous avions déjà évoqué les ambitions spatiales chinoises, essentiellement orientées vers la lune et Mars. Le vol réalisé le 5 mai a permis de tester une capsule habitable qui illustre la volonté chinoise d’installer à court terme une station spatiale – habitée – en orbite basse. La capacité de Longue Marche 5B de transporter des charges utiles records (environ 22 tonnes) laisse penser que le discours chinois promettant l’assemblage dans l’espace de cette nouvelle station spatiale d’ici à 2023 est tout à fait crédible.
L’image impressionnante d’un satellite replié
La photo ci-dessous est plutôt rare. Il s’agit du satellite américain James Webb, replié sur lui-même. Cette configuration est celle qu’aura le satellite lorsqu’il sera chargé sur un lanceur Ariane 5, à priori l’année prochaine.
Une fois mis en orbite, il devra se déplier, si possible comme lors des tests effectués au sol.
Comme le montre la vidéo ci-dessous, éditée par la Nasa, la conception d’un satellite est extrêmement tributaire des dimensions des lanceurs, encore plus quand, comme c’es le cas ici, le satellite que l’on désire mettre en orbite est volumineux.
Répétition périodique des sursauts radio rapides… Suite
Nous avions évoqué la détection des sursauts radio rapides et les interrogations des scientifiques quant à leur périodicité.
Ces sursauts radio rapides ou fast radio bursts (FRB) intriguent les astronomes depuis plusieurs années, car certains d’entre eux se répètent.
C’est aujourd’hui le cas pour le FRB 121102. Détecté pour la toute première fois le 2 novembre 2012, le signal s’est depuis répété de très nombreuses fois.
Des équipes de scientifiques ont accumulé et étudié toutes les données relatives à ce sursaut radio, et leur conclusion est que FRB 121102 sera bientôt détectable !
Pour en savoir plus, vous pouvez soit avoir accès à l’étude (en anglais) ou à cet article de blog consacré au sujet.
LHCP 2020 : le détecteur Alice pour traquer la matière noire
La conférence – en ligne – de physique organisée par le CERN du 25 au 30 mai dernier a permis de découvrir les résultats obtenus par l’un – ils sont 4 – des détecteurs placés le long du grand collisionneur, Alice.
Ces résultats ont d’ores et déjà fait l’objet de publications.
Les données accumulées par Alice pourraient permettre de progresser à grand pas vers l’identification de la fameuse matière noire. Matière qui pourrait constituer un quart de notre univers, et qui aurait un rôle crucial dans le maintien et l’homogénéité des grandes structures de l’univers.
Dans le détail,l’expérience réalisée via le détecteur Alice permet aux chercheurs de détecter des noyaux légers d’antimatière, produits de la désintégration de la matière noire et donc preuves potentielles de son existence.
Mais ce n’est pas si simple, puisque ces observations peuvent tout aussi bien être le fruit de rayons cosmiques, grands générateurs d’antimatière.
C’est là que réside tout l’intérêt d’Alice : simuler l’apparition et la disparition d’antimatière, afin de caractériser l’origine de celle-ci. Et affiner les connaissances sur la fameuse matière noire.
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