Dans cet autre article consacré aux nouvelles pratiques en matière de soudage, Christophe Jouve, responsable robotique chez Fronius France, nous expliquait les avantages de la cobotique et des nouvelles technologies de générateurs pour la production et comment elles pouvaient contribuer à attirer de nouveaux collaborateurs. Nous verrons ici pourquoi la robotique collaborative doit être perçue comme un outil d’aide et non de remplacement, la place des cobots étant dans le box, aux côtés du soudeur-roboticien.
Soudeur et cobot : des compétences complémentaires pour les petites séries
De l’avis de Christophe Jouve, si la cobotique permet d’améliorer considérablement les conditions de travail des soudeurs, en revanche les cobots ne remplaceront jamais les soudeurs, dont le savoir-faire est indispensable, notamment lorsqu’il s’agit de qualifier les paramètres de soudage.
« Lorsqu’on est en cobotique, on a toujours besoin du savoir-faire du soudeur, peut-être même encore plus qu’en robotique, car les projets associant soudage et robotique concernent la production de grandes séries de pièces.
Ce sont donc de gros projets, avec des phases de tests et pendant lesquels les soudeurs peuvent s’appuyer sur une équipe d’ingénieurs. Comme la cobotique concerne essentiellement les petites séries, elle s’adresse donc principalement aux sociétés de type PME qui ne disposent pas d’une telle infrastructure. Pour ces sociétés, les calculs de structure et les essais ne sont pas monnaie courante : c’est le soudeur qui décide comment il faut travailler, souvent à partir d’un plan, en respectant les règles de l’art. »
L’exemple F/i cobot : un équipement capable de recréer le geste du soudeur !
Pour qu’une solution cobotique soit efficace, elle doit ainsi permettre de reproduire la précision, la répétabilité et la dextérité du soudeur. C’est ce que propose Fronius avec sa solution de soudage robotisée appelée F/i cobot, créée en association avec FTS Welding.
La principale force de cette solution est la fonction Imite® qui permet, comme son nom l’indique, d’imiter le geste du soudeur et dont le fonctionnement est on ne peut plus simple.
L’opérateur commence tout d’abord par souder une première pièce, en utilisant la torche fixée au cobot, ce qui permet au cobot d’enregistrer les mouvements effectués. Une fois cette première soudure réalisée, le cobot est ainsi en mesure de reproduire le geste du soudeur sur les pièces suivantes !
D’après Christophe Jouve, le soudage par apprentissage est une solution efficace, car elle repose sur le savoir-faire du soudeur : « Quand un soudeur soude, il ne se pose jamais la question de savoir s’il se déplace exactement à 25 cm/min ou s’il est à 15 ou 17 mm de la pièce. Il soude, tout simplement, en vérifiant que la soudure correspond à ce qui est demandé. Comme en peinture, le soudage est un domaine qui nécessite un certain savoir-faire et souder de l’acier, de l’aluminium ou de l’inox, ce n’est pas la même chose. »
En outre, le F/i cobot a un énorme avantage pour l’opérateur : il n’a pas besoin de disposer de notions de programmation, ce qui rend cette technologie accessible à n’importe quel soudeur, tout en lui laissant la possibilité de se concentrer sur les pièces à forte valeur ajoutée, les séries étant réalisées par le cobot qui devient un véritable assistant de production.
Cobotique et fabrication additive métallique : des technologies qui s’industrialisent
Enfin, Christophe Jouve voit également une analogie entre la cobotique et la fabrication additive métallique, une niche qui était, il y a encore quelques années, au stade du laboratoire et qui, petit à petit, se développe en rentrant dans l’industrie.
« La fabrication additive vient combler une partie de ce que faisait la fonderie auparavant, mais avec plus de souplesse. D’un autre côté, la cobotique vient combler une plage de petite et moyenne série qui n’était pas rentable en robotique et mobilisait beaucoup de personnel pour des opérations manuelles. Fronius reçoit régulièrement des demandes concernant des projets de fabrication additive comme de cobotique. »
Cet article se trouve dans le dossier :
Le soudage cobotisé : montée en puissance d'un métier et gain de productivité
- Soudage sur tôlerie fine et cobotique : retour d’expérience de la société ARMTOP
- La société Osé mise sur le soudage cobotique et l’innovation pour attirer de nouveaux profils
- Augmenter sa productivité, soutenir sa croissance et relocaliser certaines séries : c’est possible grâce à la cobotique !
- Universal Robots facilite l’intégration des cobots pour le soudage
- Stirweld : un procédé de soudage par friction malaxage à faible coût
- La fabrication additive par arc-fil, une technologie dérivée du soudage qui a le vent en poupe
- Nouvelles pratiques en matière de soudage et industrie 4.0 : des solutions pour attirer de nouveaux talents ?
- Soudage et cobotique : l’alliance entre le savoir-faire du soudeur et la souplesse des robots collaboratifs
Dans l'actualité
- Nouvelles pratiques en matière de soudage et industrie 4.0 : des solutions pour attirer de nouveaux talents ?
- Les usages de l’acier dans l’industrie
- Global Industrie 2023 : une édition sous le signe de la réindustrialisation
- Global industrie est de retour cette année à Lyon !
- La fabrication additive par arc-fil, une technologie dérivée du soudage qui a le vent en poupe
- Stirweld : un procédé de soudage par friction malaxage à faible coût
- MABIN propose des solutions clés en main robotisées et automatisées pour la plasturgie et l’industrie
- Soudage sur tôlerie fine et cobotique : retour d’expérience de la société ARMTOP
- Et vous, que feriez-vous d’un sixième doigt ?
- Universal Robots facilite l’intégration des cobots pour le soudage
- La société Osé mise sur le soudage cobotique et l’innovation pour attirer de nouveaux profils
- Augmenter sa productivité, soutenir sa croissance et relocaliser certaines séries : c’est possible grâce à la cobotique !
- La start-up Niryo lève 10 millions d’euros pour développer une gamme de cobots industriels et continuer son expansion à l’international
- MORFOSE : le premier cobot modulaire industriel made in France
- Robots humanoïdes : bientôt une réalité dans les entreprises ?