Le charbon a une place à part dans le mix électrique français. Indispensable, il est pourtant un pourvoyeur de gaz à effets de serre très important. La PPE prévoit de fermer la dernière centrale à charbon en 2022. Est-ce possible ?
Le charbon fait partie du secteur du thermique à flammes, avec le fioul et le gaz. Ce secteur participe (chiffres de 2017) pour 10,3% de la consommation électrique française. Le charbon, pris seul, participe à hauteur de 2%.
La PPE a acté la fermeture des 4 dernières centrales françaises à charbon en 2022. Le sujet est important : ces centrales ne sont qu’un approvisionnement d’appoint dans le mix électrique, mais jouent un rôle de complément indispensable notamment lors des pics de demande. Il est à l’heure actuelle strictement impossible de s’en passer.
Leur statut d’énergie fossile et les rejets importants de gaz à effet de serre liés à leur combustion exigent cependant un scénario de remplacement, une des clés de voûte de la baisse des émissions de GES.
RTE propose un scénario de sortie
Selon le gestionnaire du réseau (RTE), les conditions pour la fermeture des dernières centrales à charbon pourraient être réunies dès 2020.
Quelles sont ces conditions ? D’abord, il faut intégrer à l’équation la fermeture des réacteurs de Fessenheim, en plus de celle des centrales à charbon. Partant de là, il faut impérativement, selon RTE :
- développer fortement les énergies renouvelables ;
- mettre en service l’EPR de Flamanville ;
- mettre en service la centrale au gaz de Landivisiau ;
- mettre en service trois interconnexions (une avec l’Italie, deux avec la Grande-Bretagne).
A ces conditions – et seulement à ces conditions – on pourrait imaginer une fermeture progressive des 4 centrales à charbon restantes, en prenant garde à ne fermer « aucun autre mode de production », précise RTE.
En effet, les 4 centrales concernées présentent chacune des problématiques propres. RTE souligne que dans les secteurs Sud et Bretagne, il n’existe pas de « risques spécifiques » liés à la fermeture des centrales qui y sont implantées. Pour les autres, la mise en place de lignes à haute tension et d’interconnexions est la prochaine étape.
Ce n’est donc pas simple. François de Rugy l’a bien compris, en annonçant devant des syndicats début janvier que la date de 2022 pour la fermeture de la centrale à charbon de Cordemais « pourrait être ajustable en fonction des besoins du réseau ».
La bonne nouvelle pourrait venir – toujours selon RTE – d’une marge de sécurité plus grande sur le réseau électrique à partir de 2020, le temps d’encaisser la fermeture déjà actée d’unités au fioul. Après l’hiver 2020, cette marge de sécurité pourrait faciliter la fermeture des dernières centrales à charbon.
Si la France réussit, d’une façon ou d’une autre, à sortir du charbon en 2022, elle mettra fin à un mariage forcé qui aura duré quatre décennies.
Produire du méthane sans pollution à partir du charbon, y compris en grande profondeur, et récupérer les émissions de C02 sous forme par exemple solide est une option compte tenu de la part encore très importante de charbon dans le monde. C’est également mieux que d’importer du gaz de schiste comme le font beaucoup trop de pays…
https://www.udel.edu/udaily/2019/january/termite-gut-microbes-extract-clean-energy-from-coal/
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