Les opérateurs de la mission en ont décidé ainsi. La sonde Cassini doit finir ses jours dans l’atmosphère de Saturne. Après 20 ans dans l’espace, le niveau exact du réservoir de carburant n’étant pas connu, ils ont préféré contrôler la fin de vie de l’orbiteur pour être sûr qu’il n’irait pas s’écraser sur Titan ou Encelade. Car les règles de la protection planétaire le stipulent bien : il ne faut pas contaminer des mondes qui pourraient abriter des traces de vie actuelles ou éteintes. En précipitant Cassini dans l’atmosphère de Saturne, on était sûr qu’elle serait complètement désintégrée. En outre, les scientifiques en attendent une belle moisson de données sur la haute atmosphère de Saturne. Les caméras ont été éteintes depuis le 14 septembre, car l’envoi de photos prend trop de ressources et les autres mesures sont scientifiquement plus intéressantes. Dix instruments qui mesurent gaz, plasma, particules, température, champs électriques ont donc continué de fonctionner pendant la descente qui s’est passée comme prévu, mieux même puisque la sonde a émis pendant 13 secondes de plus qu’espéré. L’approche s’est faite par le pôle Nord de Saturne, le point d’entrée a été fixé à 3000 km au dessus de la surface de référence d’une planète gazeuse (que les scientifiques ont arbitrairement choisie comme l’altitude où la pression atmosphérique est d’un bar). Une fois entrée, la sonde a continué d’émettre pendant un peu plus d’une minute comme l’avaient estimé les responsables de la mission à peu près à 1500 km au-dessus du sommet des nuages. Ainsi, même si la sonde est à présent désintégrée, les données récoltées sont telles, que les découvertes qu’elle a faite sont encore à venir. Cassini a de beaux jours devant elle !
Tout est encore à faire
Les différents responsables de la mission ont tous insisté sur ce point lors de la conférence de presse qui s’est tenue juste après : « Ce n’est pas une fin, c’est un début, nous y retournerons ». « D’ailleurs Cassini ne nous a donné qu’un aperçu du goût de son atmosphère ». Insistant aussi sur l’exemplarité de cette mission pour laquelle tout a été parfait : « de la sonde elle-même aux différentes collaborations qui se sont maintenus pendant si longtemps ».
Et pour l’avenir ?
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Par Sophie Hoguin