Logo ETI Quitter la lecture facile

Agenda

Sommet de Copenhague : le changement climatique en « Pôle » position dans les médias

Posté le par La rédaction dans Environnement

L’information n’aura échappé à personne. Depuis lundi 7 décembre 2009, tous les regards sont tournés vers la ville de Copenhague qui accueille jusqu’au 18 décembre, le sommet international sur le changement climatique. 15.000 personnes issues de 192 pays doivent participer à ces journées dont l’objectif est de définir un nouveau traité visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans le prolongement du protocole de Kyoto qui doit prendre fin en 2012. Le point.

L’information n’aura échappé à personne. Depuis lundi 7 décembre 2009, tous les regards sont tournés vers la ville de Copenhague qui accueille jusqu’au 18 décembre, le sommet international sur le changement climatique. 15.000 personnes issues de 192 pays doivent participer à ces journées dont l’objectif est de définir un nouveau traité visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans le prolongement du protocole de Kyoto qui doit prendre fin en 2012. Un sommet qui focalise toutes les attentions et fait l’objet de traitements divers par les médias, selon qu’ils en pointent les enjeux, les écueils ou mettent en garde les dirigeants politiques contre les risques de l’inaction.

Dans le sillage de l’après Kyoto
Au fil de ses pages, le journal Libération livre toutes les « clés pour comprendre les enjeux » de la conférence de Copenhague. Le quotidien rappelle ainsi que le protocole de Kyoto est le « premier outil international et unique instrument multilatéral de lutte mondiale contre l’effet de serre ». Conclu en 1997, entré en vigueur 8 ans plus tard en 2005, ce protocole visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Reste qu’il n’avait, à l’époque, été ratifié que par 38 pays, chacun ayant ses propres « objectifs différenciés ».Et qu’il arrivera à terme en 2012. C’est dans ce contexte que s’inscrit le sommet de Copenhague. Avec comme objectif, précise l’article, de « limiter à deux degrés la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre » par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Précisons que cet objectif a comme présupposé, d’une part, d’étendre la ratification du Traité aux nations identifiées comme « pollueuses » qui n’avaient pas signé le traité de Kyoto, telles que les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde, et, d’autre part, de s’accorder sur la répartition des efforts nécessaires entre les différentes nations pour y parvenir.C’est là que le bât blesse. Car pour certaines nations, les pays industrialisés, en particulier ceux de l’Union européenne, ont une « responsabilité historique » dans le réchauffement climatique, du fait de leur développement précoce. D’où la réticence, nous dit Libération, des pays émergents comme la Chine et l’Inde, à l’essor et au développement récents, à s’asseoir à la table des négociations ; et la position initiale des Etats-Unis qui avaient, au nom de cette « responsabilité historique », refusé de ratifier le traité de Kyoto en 1997.

Un contexte qui cristallise des sentiments contradictoires
Depuis, la situation a évolué : à quelques jours de l’ouverture du Sommet, les pays jusque-là réticents ont finalement confirmé leur présence et indiqué qu’ils allaient s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Des annonces qui font souffler un (certain) vent d’optimiste comme le rapportent Le Monde – « La conférence de Copenhague s’ouvre sur un certain espoir » ou encore L’Express « La conférence de Copenhague s’ouvre dans un certain optimiste ». Pour autant, tout le monde ne partage pas cette analyse. Ainsi, France Soir titre pour sa part que le « sommet sera difficile » tandis que Marie Verdier, dans le journal La Croix, détaille « Les quatre enjeux de Copenhague, et retrace quelques-unes des difficultés qu’il faudra surmonter. En vertu du principe de responsabilité historique, « l’essentiel de l’effort doit porter sur les pays industrialisés censés, s’ils veulent respecter les recommandations du GIEC [1], réduire leurs émissions de 25 à 40 % d’ici 2020 par rapport à 1990 ». Reste, explique la journaliste, que « personne ne parle le même langage ni n’utilise les mêmes règles de calcul ».Ainsi, les Etats-Unis ou le Canada ont bien annoncé des engagements en accord avec les recommandations du GIEC. Mais ceux-ci ne se basent pas sur les années 1990, ce qui brouille la donne. Exemple : « Les Etats-Unis s’engagent (…) à une réduction de 17 % mais leurs calculs se basent sur 2005. Ce qui revient à une baisse de 4 % seulement par rapport à 1990 ». Du côté des pays émergents, les réductions sont quantifiées en « intensité carbone » dont le mode de calcul fausse tout autant les données. Autant d’éléments qui risquent bien de compliquer les négociations.Autre point sensible, l’aide apportée aux Pays du Sud pour leur permettre de se développer « sans recourir aux énergies fossiles ». Et si, pour ce faire, un fonds climat devrait être créé à l’ONU, la problématique n’est pas résolue pour autant, tant que les Etats ne se sont pas accordés sur le financement et les critères d’attribution de ces aides. Sans compter que certaines nations, comme l’Afrique du sud, ont conditionné leur engagement à l’octroi de ce coup de pouce par les pays riches. Un contexte qui conduit nombre de journaux à pointer ce rapport de force Nord Sud comme l’un des enjeux majeurs des négociations de Copenhague.

La pression monte
Reste que la presse ne s’est pas contentée, ce lundi 7 décembre, de se faire l’écho des enjeux ou des difficultés que devront surmonter les dirigeants politiques. Ainsi, ce même jour, 56 journaux de 45 pays faisaient page commune en publiant le même éditorial. Parmi eux, Le Monde, Libération, The Guardian ou El Païs, et autant de quotidiens nationaux dans lesquels on pouvait lire cette phrase : « nous appelons les représentants des 192 pays rassemblés à Copenhague à ne pas hésiter, à ne pas sombrer dans les querelles, à ne pas rejeter la responsabilité sur les autres mais à transformer cet échec majeur de la politique moderne en occasion d’agir » (Le Monde).Sans remettre en cause cette démarche, on peut néanmoins s’étonner du déferlement médiatique que connaît cette thématique au regard d’autres sujets comme, par exemple, le récent sommet de la FAO à Rome, en novembre dernier. Ou encore s’interroger, comme le faisait Jean-Claude Flamant, de la Mission Agrobiosciences, lors d’un billet, sur le fait que, d’une certaine manière, « le discours sur le changement climatique serait plus bouleversant que le changement lui-même ».Une posture que pointe également Vincent Coutillot, invité ce lundi 7 décembre de la matinale de France Inter. Interrogé, entre autres choses, sur la manière dont on parle du changement climatique, le géophysicien a émis l’idée que cette question était trop souvent abordée de manière dramatique, ce qui n’était pas sans générer une forme d’anxiété… à l’effet contre-productif. Une dernière information pour conclure. En prévision de ce sommet, la FAO a publié, le mardi 1er décembre, un rapport dans lequel elle explique que « les pratiques culturales qui capturent le carbone et le stockent dans les sols agricoles offrent quelques-unes des options les plus prometteuses pour une action précoce (…) pour lutter contre le changement climatique ». Mieux, elle indique qu’il s’agirait même d’une voie particulièrement intéressante pour les pays en voie de développement. On peut donc regretter que l’agriculture n’ait pas été conviée à la table des négociations de la capitale danoise… et que peu de médias se soient fait l’écho de ce rapport. Revue de presse de la Mission Agrobiosciences du 7 décembre 2009.

Pour aller plus loin

Posté le par La rédaction


Réagissez à cet article

Commentaire sans connexion

Pour déposer un commentaire en mode invité (sans créer de compte ou sans vous connecter), c’est ici.

Captcha

Connectez-vous

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.

INSCRIVEZ-VOUS
AUX NEWSLETTERS GRATUITES !