Alors que Donald Trump veut extraire un maximum d'énergies fossiles, l'Europe et la Chine atteignent de nouveaux records de développement de l'éolien et du solaire.
« We will drill baby, drill » (« Nous allons forer bébé, forer »), a promis Donald Trump lors de sa campagne et jusqu’à son discours d’investiture. Pendant qu’il déclare l’état d’urgence énergétique pour faciliter l’obtention de permis pour les exploitants, et ainsi réaliser son fantasme d’exploiter les énergies fossiles jusqu’à la dernière goutte, le solaire bat des records dans l’Union européenne et en Chine.
Pour la première fois en 2024, le solaire a dépassé le charbon dans la production électrique de l’UE, selon le cercle de réflexion Ember. La part du solaire passe à 11,1 %, celle du charbon à 9,8 %. Les énergies renouvelables atteignent au total 47,4 % du mix électrique, tandis que la part du charbon, du gaz et des autres combustibles fossiles a chuté à des niveaux historiquement bas (28,9 %).
La Chine en pleine mutation solaire
La Chine poursuit également sa mutation énergétique. Selon des chiffres officiels publiés par l’Administration nationale de l’Énergie, la Chine a installé l’an passé 277 gigawatts (GW) de nouvelles capacités solaires, en hausse de 28 % par rapport à l’année précédente. Le pays a également installé 80 GW de nouvelles capacités en éolien, également plus que l’année précédente.
En 2020, le président Xi Jinping fixait un objectif de 1 200 GW installés au total en 2030. Fin 2024, celui-ci est déjà dépassé de 15 %, avec 887 GW en solaire et de 521 GW en éolien. Le pays a ainsi construit davantage de capacités en solaire et en éolien que le reste du monde cumulé. Et selon une étude publiée en juillet 2024 par l’organisme américain Global Energy Monitor (GEM), la Chine construit actuellement près du double de renouvelable que le reste du monde combiné. À titre de comparaison, au 30 septembre 2024, la puissance du parc solaire photovoltaïque français atteignait 23,7 GW pour un rythme de raccordement record de 3,5 GW sur les trois premiers trimestres, contre 2,3 GW au cours de la même période de 2023.
Du solaire, mais toujours trop de charbon
Si la Chine va si vite, c’est qu’elle y met les moyens. Plus de 50 milliards de dollars ont été fléchés vers le solaire et l’éolien chaque année entre 2011 et 2022, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est plus que n’importe quel autre pays du monde. Mais la Chine est pleine de paradoxes. Si elle atteint des records côté énergies renouvelables, les centrales électriques y absorbent toujours plus d’un tiers de la production mondiale de ce combustible. Le pays a néanmoins réduit de 83 % les autorisations de construction d’usines électriques au charbon au premier semestre 2024, partage l’AFP.
L’Empire du Milieu reste le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde. Selon le Global Carbon Projet 2024, en 2023, la Chine a émis 32,3 % des émissions mondiales de CO2 (11,9 milliards de tonnes), loin devant les États-Unis (13,3 %), l’Inde (8,3 %) et l’Union européenne des 27 (6,8 %). Dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, la Chine s’est engagée à stabiliser ou faire décroître ses émissions d’ici à 2030, puis à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.
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