Le 23 juin 2022, le gouvernement annonçait la mise en place du plan de sobriété énergétique, dont l’objectif immédiat est de réduire de 10 % la consommation d’énergie du pays. Le secteur public et les entreprises sont en première ligne et l’État mise avant tout sur la concertation et le dialogue avec l’ensemble des acteurs. En attendant la publication des premiers résultats des différents groupes de travail, l’ADEME propose des pistes pour aider les entreprises à entamer une démarche à moyen terme.
Inutile d’envisager d’emblée de grands plans complexes et des investissements importants pour réduire sa consommation énergétique, car il existe des actions simples et à effet immédiat.
Voici une synthèse de quelques mesures efficaces, listées par l’ADEME.
Des actions simples à effet immédiat pour toutes les entreprises
Éclairage nocturne
Ces derniers temps, l’éclairage nocturne des bureaux, commerces, vitrines ou enseignes, a fait beaucoup parler, à juste titre. Alors que l’éclairage est censé être interdit entre 1h et 6h du matin depuis plusieurs années, les consignes ont été peu suivies jusqu’ici et ces mesures n’ont jamais vraiment été respectées.
En 2018, on estimait pourtant que cela permettrait d’économiser environ 1 000 GWh, soit la consommation de 370 000 ménages !
Numérique
Les usages numériques peuvent aussi être adaptés. L’ADEME recommande :
- de réduire la consommation des appareils informatiques (veille, gestion optimisée des serveurs…) ;
- de limiter le nombre d’équipements ;
- d’augmenter la température des salles de serveur et récupérer l’énergie fatale des serveurs ;
- d’optimiser les usages (moins de vidéos, écoconception logicielle) ;
- de réduire ou d’arrêter les systèmes audiovisuels non indispensables.
Chauffage et froid
Diminuer la température de chauffage de 1 degré peut réduire de 7% la consommation. L’ADEME préconise de ne pas dépasser 19°C pour les pièces occupées et 16°C hors période d’occupation. La température peut être abaissée à 8°C dans les pièces non occupées pendant plus de 2 jours.
Il est également recommandé de :
- veiller à l’entretien des pompes à chaleur et climatisations réversibles ;
- fermer les portes pour limiter les déperditions ou apports de chaleur ;
- faire installer des portes sur les meubles frigorifiques dans les commerces alimentaires.
Enfin, l’impact énergétique de la climatisation peut aussi être fortement réduit, car passer d’une température de 22°C à 26°C divise par deux l’énergie consommée !
Quelques recommandations pour l’industrie
Outre les questions relatives au chauffage et à l’éclairage, les industriels sont également concernés, car dans les process industriels, certains postes sont connus pour être particulièrement énergivores.
Air comprimé
On estime à 30 % le taux de fuite moyen des installations d’air comprimé, alors qu’un taux de fuite de 10 % est atteignable¹. De plus, le rendement énergétique des compresseurs dépasse rarement les 20 %, 10 % dans le pire des cas !
Des actions simples peuvent être mises en place :
- traquer et colmater les fuites ;
- diminuer la pression des soufflettes à 2 bars ;
- assurer une aspiration d’air frais en entrée ;
- arrêter les compresseurs lors des périodes d’inactivité ;
- veiller à l’entretien régulier des filtres.
Optimiser l’utilisation des équipements
Fours, séchoirs, installation de traitement thermique, de ventilation, sont des équipements énergivores qui peuvent être optimisés. Il suffit pour cela de :
- régler les températures de consigne ;
- optimiser les cycles pour effectuer un maintien en température ;
- éviter les redémarrages ;
- réduire les pressions des réseaux d’air ou de vapeur ;
- mettre l’accent sur la maintenance, en vérifiant l’état des calorifuges.
La mobilisation des salariés est capitale
La mise en place de ces quelques actions simples peut permettre aux entreprises et aux industries de réduire leur consommation, ce qui est bienvenu dans ce contexte de crise énergétique et environnementale.
Néanmoins, l’efficacité de ces mesures dépend également de l’implication des salariés. Ceux-ci doivent être sensibilisés aux enjeux de l’efficacité énergétique et être conscients du coût des gaspillages.
L’ADEME recommande également la mise en place du télétravail lorsque c’est possible, afin de réduire la consommation de carburant et de chauffage. De même, les salariés sont incités à réduire l’impact de leurs déplacements, en privilégiant par exemple le covoiturage ou les transports en commun.
¹ D’après le programme climaxion (collaboration ADEME/région Grand Est).
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