Souvent annoncés, toujours sommaires, les dispositifs permettant de voir des films ou des jeux vidéos en « Odoravision » reviennent sur le devant de la scène avec « SMELLIT », le prototype conçu par la société française Olf-Action. Une bonne idée, vraiment ?
S’immerger totalement dans un film ou dans un jeu vidéo : l’arrivée et la démocratisation des home cinemas et du 5.1 ont pour seuls buts de faire vivre au spectateur, ou au joueur, l’expérience la plus réaliste possible, tout en restant confortablement assis chez lui. Pourtant, l’expérience n’est pas complète. Un des sens n’est généralement pas sollicité, à savoir l’odorat. Assez peu de sociétés se sont placées sur ce segment, proposant des dispositifs de diffusion des odeurs pendant le déroulement du film. Les quelques tentatives, jusqu’ici, avaient toujours été sommaires et n’avaient jamais trouvé un réel marché.
La société française Olf-Action, déjà à l’origine des diffuseurs « Olfacine », est sur le point de lancer sur le marché « SMELLIT », un dispositif de diffusion d’odeurs, s’appuyant sur leur concept global d’ « Odoravision ». Ainsi, les DVD affichant le logo « Odoravision » sur le dos de la jaquette (plutôt rares, il faut l’avouer…) disposent d’une piste supplémentaire codant pour une palette d’odeurs, synchronisées avec les images du film, ou du jeu vidéo. La synchronisation est dite « intelligente » car la programmation tient compte de la distance écran-spectateur : en effet, la vitesse du son et la vitesse de diffusion d’une odeur ne sont absolument pas comparables (près d’un mètre par seconde pour cette dernière). Une odeur de poudre arrivant alors que la scène de fusillade est déjà terminée n’aurait que bien peu d’intérêt…
Présenté sous la forme de deux « enceintes » composées de huit turbines, « SMELLIT » est donc censé ajouter la dimension olfactive aux rares films disposant de l’option Odoravision, en gérant jusqu’à 128 familles d’odeurs, avec simultanément trois odeurs synthétiques par séquence de film ou de jeu. Les Français d’Olf-Action garantissent la non-rémanence des odeurs après la projection, odeurs pour lesquelles des recharges devraient évidemment être disponibles. Reste maintenant à savoir si le spectateur ou le joueur a vraiment envie de vivre cette expérience lors d’une scène se déroulant dans une décharge publique, dans une morgue… ou dans une chambre d’étudiants.
Par Rahman Moonzur
À lire aussi :
Le jeu vidéo, un moteur puissant pour la réalité virtuelle
Réalité virtuelle : des acteurs plus structurés et mieux positionnés
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE