La course au gigantisme se poursuit dans l’éolien offshore, en quête d’une meilleure rentabilité, la fameuse LCOE (LEvelized Cost of Energy). Créée à partir du modèle 10 MW de SGRE, la SG 14-222 DD d’une capacité de 14 MW pourra en effet atteindre jusqu’à 15 MW grâce à la fonction Power Boost, précise le fabricant allemand. Elle devrait être commercialisée en 2024.
Le rotor fait 222 mètres de diamètre, les pales ont 108 mètres de long et la surface balayée est de 39 000 m². Chaque pale IntegralBlade® de 108 mètres de long est coulée en une seule pièce en utilisant les technologies brevetées de Siemens Gamesa pour les pales. En outre, la surface balayée de 39 000 m² de la turbine équivaut à environ 5,5 terrains de football standard.
La SG 14-222 DD augmente de plus de 25 % la production annuelle d’énergie par rapport à son éolienne offshore SG 11.0-200 DD (11 MW, dont le mise en production commerciale est prévue en 2022) et une augmentation de 75 % de la production d’énergie annuelle par rapport au modèle SG 8-167 DD (8 MW) qui va équiper prochainement une majorité des parcs éoliens en mer française, ajoute SGRE.
Le poids de nacelle relativement faible est de 500 tonnes, contre 380 t pour la 8 MW. Ce poids, léger pour une machine de cette puissance, permet à Siemens Gamesa d’utiliser en toute sécurité une tour et une sous-structure de fondation optimisées par rapport à une nacelle plus lourde. Les avantages se présentent donc sous la forme de coûts réduits par turbine en minimisant les matériaux d’origine et en réduisant les besoins de transport, tout en demeurant dans des fourchettes de manutention qui existent. Les navires grues sont en effet dimensionnés pour lever et installer de telles charges.
A titre de comparaison, la 8 MW avait une hauteur maximale de 207 m en bout de pale et d’un rotor de 167 m de diamètre. En revanche, la plateforme à entraînement direct développée par SGRE est reprise par la 14 MW. Plus de boîte de vitesse, ce qui permet d’alléger largement le poids des nacelles en bout de mât.
Elle bénéficie en outre d’un retour d‘expérience inégalé. Depuis 2006, plus de 1 000 éoliennes à entraînement direct ont été mises en service sur des parcs éoliens en mer en Europe et dans le monde, rappelle SGRE. Dix jours après avoir annoncé le lancement de sa 14 MW, SGRE a indiqué que les premières machines de ce type devraient être implantées à Taiwan. Un accord avec Hai Long Offshore Wind (Hai Long) prévoit que la nouvelle éolienne offshore SG 14-222 DD sera utilisée lors du projet Hai Long 2 de 300 MW à Taiwan.
L’usine du Havre, une première mondiale
Parallèlement à cette annonce, SGRE a lancé officiellement le chantier de son usine française, au Havre, en Normandie. Siemens Gamesa tient à souligner que l’ensemble des éoliennes en mer du parc en mer de Saint-Brieuc seront « Made in France ». Elles seront assemblées dans la future usine SGRE sur le Port du Havre. Et ce sera une première mondiale, puisque, pour la première fois, un fabricant d’éoliennes offshore disposera sur un même site d’une usine d’assemblage des turbines et des nacelles, d’un atelier pour la construction des pales, ainsi que d’une zone logistique dédiée à l’installation des projets marins. La fabrication des éoliennes débutera en 2021 et permettra la création de plus de 700 emplois. Ailes Marines, la filiale d’Iberdrola, est le premier opérateur à avoir annoncé une commande ferme pour le parc de Saint-Brieuc (496 MW au total). Suivront les machines pour le parc de Fécamp, développé par EDF Renouvelables, Enbridge et wpd. L’usine du Havre, qui devrait aussi « exporter », a vocation, à terme, à également fabriquer les 14 MW.
« L’offshore est dans notre ADN », déclare Andreas Nauen, PDG de la division offshore de SGRE dans un communiqué publié à cette occasion. « Depuis que nous avons contribué à la création de l’industrie éolienne offshore en 1991, nous avons été déterminés à augmenter en toute sécurité les performances opérationnelles, à minimiser les risques technologiques et à créer un coût de l’énergie toujours plus bas. La SG 14-222 DD traduit notre volonté de montrer la voie dans un monde alimenté par une énergie propre. En fait, une seule unité permettra d’éviter environ 1,4 million de tonnes d’émissions de CO2 par rapport à la production d’électricité au charbon au cours de sa durée de vie prévue sur une durée initiale de 25 ans », ajoute-t-il.
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