La Chine poursuit son champ d’expérimentation spatial en envoyant toujours plus de satellites. En septembre dernier, elle lançait en orbite le Fengyun-III et le Kuaizhou I dont la mission est de surveiller et prévenir les catastrophes naturelles par l’observation météorologique et ainsi informer le Centre national de télédétection chinois.
Ici, dans l’affaire des satellites dits d’expérimentation, l’objectif poursuivi semble plus flou. Un communiqué chinois affirme que « ces trois satellites sont utilisés pour l’observation des débris spatiaux et la réalisation d’expériences scientifiques dans les techniques d’entretien de l’espace ». Chuangxin-3, Shiyan-7, et Shijian-15 seraient donc des satellites ménagers.
Mais ce qui inquiète les États-Unis provient de Shiyan-7 et des bras articulés dont il dispose. En effet, muni de bras mécaniques, il serait apte à attirer dans son sillage, voire de capturer un autre satellite. Utilisé à mauvais escient, il se révélerait donc être une arme efficace dans l’espace. C’est la raison pour laquelle certains experts, se questionnant sur l’usage de ces satellites, se sont permis de supposer qu’ils pourraient faire partie d’un programme d’armement anti-satellites.
Souvenez-vous en 2007, la Chine avait déjà effectué un test ASAT (anti-satellite) sur l’un de ses propres satellites. La mission, conclut alors par la destruction du satellite Fengyun 1C, avait relancé le débat d’un code de conduite internationale de l’espace car plus de 3 000 débris résultant de l’explosion souillaient une zone orbitale terrestre assez fréquentée.
Qui plus est, l’observation de Shiyan-7 a révélé un comportement étonnant a relaté Marcia Smith, analyste de la politique spatiale et fondatrice et rédacteur en chef de SpacePolicyOnline.com. Le satellite a subi une suite de changements orbitaux qui l’a fait s’approcher tour à tour de Chuangxin-3 puis de Shijian 7, lancé en 2005.
Une manoeuvre peu courante dans l’espace qui paraît encore assez mystérieuse.
Comme vous pouvez le constater, l’heure est à la spéculation et non à l’affirmation. Rien ne permet d’affirmer s’il s’agit d’une réelle menace, ou simplement d’un projet de collecte de débris spatiaux.
Par Sébastien Tribot
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