Le RER A est l’une des lignes ferroviaire les plus utilisées en Europe avec un million de passagers par jour. Si durant l’été, la fréquentation est plus faible, l’interruption du trafic entre Auber et La Défense pour renouveler une partie des voies, nécessitera de réorienter plusieurs centaines de milliers de passager chaque jour. Pour ce faire, en plus des autres lignes de métro, de tramway et de bus, la RATP proposera à ses voyageurs, en partenariat avec la start-up Sharette, de faire une partie de leur trajet en covoiturage.
Sharette se développe depuis 2013 dans une communauté fermée regroupant aujourd’hui 3 500 inscrits. Depuis le 15 juin, l’inscription est ouverte à tous les franciliens et la start-up a déjà enregistré 900 nouveaux usagers. La possibilité de covoiturer pour ces nouveaux inscrits sera accessible dès le 15 juillet. Grâce à cette nouvelle visibilité apportée par la RATP, Sharette ambitionne de se développer rapidement et d’avoir 75 000 inscrits à la fin de l’été.
Le covoiturage urbain simplifié et bon marché
L’atout majeur de cette application est de combiner les trajets en voiture et les transports en commun dans une même recherche d’itinéraire. Pour le passager, le trajet peut être unimodal si un covoiturage est disponible pour l’ensemble de son parcours, sinon l’application lui proposera un trajet multimodal, combinant covoiturage, transport en commun et temps de marche à pied. Autre avantage : elle propose un tarif unique, quelle que soit la distance parcourue. Le trajet vous coûtera 2,36 euros : 2 euros vont au conducteur, et 0,36 euro à Sharette.
« L’application a été pensée pour les conducteurs. Elle ne leur fait pas faire de détour, ne leur impose aucune contrainte pour que le covoiturage entre facilement dans leur mode de vie, insiste Catherine Vallet, Responsable communication de Sharette. En tant que conducteur, vous allez entrer votre jour, heure et point de départ, ainsi que votre point d’arrivée ; l’application vous propose un itinéraire passant par un certain nombre de stations que vous pouvez ajouter ou non et elle calcule automatiquement votre horaire de passage aux stations souhaitées ».
Concrètement, une fois la réservation faite, le conducteur et le passager reçoivent leurs coordonnées mutuelles pour pouvoir se prévenir en cas de retard éventuel. Sharette propose une garantie d’attente de 5 minutes maximum ; en cas de retard supérieur, une des deux parties doit annuler la réservation via l’application avant l’heure initiale prévue pour le départ (plus la garantie d’attente de 5 min). Si le passager ne se présente pas au point de rendez-vous, sans prévenir, le trajet lui sera compté comme effectué. A l’inverse, si le conducteur ne présente pas au point de rendez-vous, le passager sera entièrement remboursé.
Un partenariat qui offre une large visibilité à Sharette
Grâce à ce rapprochement avec la RATP, Sharette va disposer d’une large visibilité. L’application mobile RATP, consultée par 2 millions d’utilisateurs chaque mois, va notemment être adaptée pour intégrer les trajets de covoiturage Sharette dans ses calculs d’itinéraires. Les usagers souhaitant réserver un covoiturage seront redirigés vers l’application Sharette où ils pourront réserver une voiture, de 48h jusqu’à 15 minutes avant le trajet à effectuer.
La RATP va également communiquer via ses différents canaux sur ce nouveau dispositif. Elle mènera notamment une campagne d’affichage dans les bus, en station et en gare, et des messages sur le site ratp.fr et les réseaux sociaux.
Le partenariat est pour l’instant expérimenté jusqu’en Décembre 2015. Il pourrait être renouvelé tous les étés sur toute la durée des travaux, soit 7 ans. L’application Sharette ne sera répertoriée dans l’application RATP que pendant la durée des travaux, mais la start-up continuera de se développer en Ile-de-France après, notamment pour mieux desservir les zones de banlieue mal desservies par les transports en commun ! Pour les prochaines années, elle envisage de se développer dans d’autres villes françaises et à l’étranger.
Si un conducteur prend quotidiennement un passager sur son chemin aller et retour, il pourra espérer gagner 20 € sur une semaine de travail. Pas de quoi devenir millionnaire, mais cela lui permettra tout de même de participer à ses frais d’essence, ce qui n’est pas négligeable. N’oublions pas que ce nouveau service réduit également l’autosolisme, la pollution et pourrait permettre de désengranger un peu les rues parisiennes !
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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