C’est l’un des enseignements de l’enquête réalisée par l’IPSOS pour le compte de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur l’évaluation du risque chimique dans les entreprises de moins de 50 salariés.
Réalisée auprès de 602 dirigeants d’entreprises représentatifs des entreprises françaises de moins de 50 salariés, selon la méthode des quotas, cette enquête met en relief une certaine méconnaissance du risque chimique chez les petites entreprises.
Ainsi 53% des dirigeants interrogés ne sont pas conscients que leur société utilise des produits chimiques, contre 36% qui l’indiquent spontanément. 89% des entreprises interrogées manipulent pourtant des produits chimiques. Plus de la moitié des entreprises interrogées dont le personnel est potentiellement exposé n’en sont donc pas conscientes.
Les fiches de données de sécurité (FDS) ne sont que partiellement prises au sérieux : 27% des entreprises utilisant des produits chimiques interrogées n’en conservent aucune, 24% une partie d’entre elles, et 49% l’intégralité.
Évaluation du risque chimique : 2/3 des entreprises connaissent leurs obligations
97% des entreprises interrogées ont un parc informatique, et 91% un accès à l’internet, confortant ainsi le développement d’outils informatiques d’évaluation du risque chimique.
Pour autant, seules 3% mènent une évaluation du dit risque, bien que 66% soient conscientes du caractère obligatoire de cette évaluation. Un manquement qui ne résulte pas d’une mauvaise volonté, puisque 62% se disent prêtes à se lancer dans une évaluation du risque chimique, que rien n’empêche d’ailleurs, pour 32% des dirigeants interrogés. Un quart des dirigeants affirment toutefois qu’ils ne feront d’évaluation que sur injonction de l’inspection du travail.
58% estiment quant à eux rencontrer des freins : manque de temps (25%), ou manque d’informations sur les produits (14%). 43% des entreprises interrogées seulement sont en mesure de présenter une liste des produits utilisés, étape indispensable à l’évaluation du risque.
Enfin, 10% des entreprises interrogées estiment avoir une utilisation de produits chimiques suffisamment marginale pour se lancer dans une évaluation du risque chimique (10%).
Si les obligations légales sont donc relativement bien ancrées chez les dirigeants de petites entreprises, leur pertinence semble mise en doute par une bonne partie d’entre eux, qui pour le moins ne font pas de l’évaluation du risque chimique une action prioritaire. S’il on ajoute à cela un manque de temps et d’information, il n’est pas étonnant que la mise en pratique de l’évaluation du risque chimique reste marginale parmi les plus petites entreprises.
Bruno Decottignies
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