Selon une étude publiée dans la revue Trends in Genetics, des scientifiques américains assurent que l’intelligence humaine aurait atteint son maximum il y a deux mille ans, ou 120 générations.
Une affirmation surprenante et difficile à croire alors que l’on songe plus volontiers à la théorie inverse, au développement constant de nos capacités intellectuelles liées aux évolutions de notre civilisation.
Une question suit alors l’étonnement, « comment se définit l’intelligence ? ». Si l’on en croit la définition Wikipédia, l’intelligence serait « l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d’aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle. Elle permet de comprendre et de s’adapter à des situations nouvelles et peut ainsi être définie comme la faculté d’adaptation ». Alors que notre quotidien nous confronte à des situations toujours plus variées, cette affirmation fait office de paradoxe.
Le professeur à l’Université de Standford et biologiste Gerald Crabtree, l’explique par la sensibilité de nos gènes face aux mutations génétiques. Or il est question ici des gènes responsables des capacités intellectuelles et émotionnelles. L’être humain ne naît plus dans une problématique de survie, la sélection naturelle n’opère plus. Les conforts de notre civilisation ont anéanti les pressions qui pesaient sur nous. En gros, nos « gènes de l’intelligence » se détériorent car ils sont mois sollicités. Il en résulte pour l’homme, une moins grande réactivité, vivacité et adaptation au quotidien.
Plus grave, toujours selon le Dr Crabtree et son équipe, deux mutations voire plus atteindraient l’intellect humain au cours des 3.000 ans à venir. Une dégradation génétique lente qui pourrait cependant être contrecarrée par les avancées scientifiques, estime-t-il.
Les réactions contestataires se sont fait entendre. Si personne ne nie le bouleversement génétique que subit l’homme au cours du temps, le type d’intelligence décrit par Crabtree est mis en cause. En effet, le temps de la chasse et de la cueillette est depuis longtemps révolu. Aujourd’hui, la taille du cerveau est davantage déterminée par le langage et nos relations sociales. Et pour le professeur Robin Dunbar, anthropologue à l’Université d’Oxford, « la complexité du monde (social) n’est pas sur le point de disparaître ». Tout comme la société, l’homme évolue. Ce que nous avons perdu dans un type d’intelligence, nous l’avons sûrement gagné dans un autre. Alors pas d’inquiétude.
Par Sébastien Tribot, journaliste scientifique
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