Le gaz est de plus en plus supplanté par le charbon dans la production d'électricité en Europe, et la baisse de la consommation de cette énergie observée ces dernières années devrait se poursuivre, mettant en péril la sécurité énergétique du Vieux Continent, prévient l'association professionnelle Cedigaz.
Cedigaz met en avant un « paradoxe », dans une étude publiée lundi: le gaz naturel offre de nombreux avantages par rapport au charbon, comme une meilleure efficacité énergétique, des rejets de CO2 moindres et une production plus flexible, mais sa compétitivité est mise à mal par l’effondrement des prix du charbon (exporté à bas prix des Etats-Unis, où se développe le gaz de schiste), et la montée en puissance des énergies renouvelables.
« Divers facteurs, dont une faible demande électrique, le développement rapide des sources d’énergies renouvelables, la chute des prix de gros de l’électricité, la cherté des prix du gaz par rapport au charbon et la faiblesse des cours du CO2, ont érodé la compétitivité du gaz naturel dans le secteur électrique européen », souligne le document.
La part du gaz dans le bouquet énergétique de l’Union européenne est ainsi passée de 23,6% en 2010 à 19% en 2012, et « la consommation de gaz par les producteurs d’électricité a diminué de 51 milliards de m3 », un recul équivalent à l’ensemble de la consommation annuelle de gaz en France.
Dans le même temps, le secteur énergétique a consommé 10% de charbon en plus, la plus polluante des énergies fossiles.
Conséquence: les centrales à gaz à cycle combiné, dont le coût marginal est élevé, ont été délaissées au profit d’autres moyens de production d’électricité. Ainsi, 25 gigawatts de capacités de production ont été arrêtés, fermés ou étaient menacés de l’être à la fin 2013, selon Cedigaz.
« Au total, près de 30% des capacités de production au gaz pourraient être fermées ou mises en sommeil d’ici à 2015-2016 », souligne l’association professionnelle.
« Cela pose un sérieux problème de sécurité d’approvisionnement énergétique auquel il convient de répondre de manière urgente », prévient-elle.
« L’avantage compétitif du charbon pourrait se maintenir au cours des dix prochaines années à moins d’une réforme structurelle du marché des quotas de CO2 pour permettre une remontée des prix du CO2 » (ce qui rendrait le charbon plus onéreux), estime Cedigaz, qui plaide aussi pour une révision à la baisse des prix du gaz.
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