Totalement dénuées de sens mais présentant l’aspect et le jargon des publications spécialisées, ces études bidonnées avaient pourtant été soumises sans broncher aux experts lors de conférences consacrées aux sciences de l’informatique et à l’ingénierie. Et les compte-rendus avaient ensuite été publiés par Springer pour ses abonnés, explique l’éditeur un communiqué.
« Nous sommes actuellement en train de retirer tous ces articles aussi vite que possible (…) car il s’agit d’un tissu d’absurdités », précise le texte adressé à l’AFP.
« Nous examinons nos procédures pour trouver les failles qui ont permis à une telle chose de se passer, et nous prendrons les mesures nécessaires pour nous assurer que cela ne se reproduise pas ».
Le pot-aux-roses a été dévoilé par un informaticien français de l’Université Joseph Fourier à Grenoble, Cyril Labbé, qui a également repéré plusieurs dizaines de fausses études du même tonneau publiées à son insu par l’Institute of Electrical and Electronic Engineers (IEEE), acteur majeur des conférences informatiques basé à New York.
Spécialiste de la « fouille de texte », M. Labbé étudie notamment les moyens de débusquer ces fausses études fabriquées par un programme baptisé SCIgen.
Ce programme produit en un seul clic une étude truffée de termes aussi techniques qu’impressionnants pour les non-spécialistes, graphiques, citations et références à l’appui.
Bref, un papier présentant à première vue tous les critères d’une authentique étude. Sauf qu’une lecture approfondie révèle des théories absurdes, des phrases sans queue ni tête et, plus grave, des erreurs grossières facilement détectables.
Ainsi, un faux document réalisé par l’AFP à l’aide de ce programme fait référence à une étude publiée conjointement en 2005 par le physicien Erwin Schrödinger et le mathématicien Alan Turing, respectivement morts en 1961 et 1954…
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