En ce moment

Science-fiction ou réalité : Elon Musk promet d’envoyer des hommes sur Mars d’ici 4 ans

Posté le 10 octobre 2024
par Aliye Karasu
dans Innovations sectorielles

Sur la plateforme X, le patron de SpaceX a annoncé un premier test d’atterrissage sur Mars sans équipage en 2026 puis une mission habitée en 2028. Est-ce un coup de folie ou un objectif réaliste ? Visionnaire, Elon Musk se rêve comme le grand architecte d'un monde futuriste.

Elon Musk est un homme coutumier des effets d’annonces sensationnels. Il n’en est ainsi pas à son coup d’essai lorsque, le 8 septembre dernier, il a dévoilé sur la plateforme X, un calendrier pour le moins ambitieux pour atteindre la planète rouge. Son intention est d’envoyer des premiers vaisseaux spatiaux non habités vers Mars dès 2026 puis, si ces premiers essais s’avèrent concluants, avec des hommes à bord, dans quatre ans. Il renouvelle ainsi son intention d’être le premier à envoyer des vols habités vers la planète Mars.

Un calendrier très ambitieux

La date n’a pas été choisie au hasard puisque Elon Musk précise qu’elle coïncide avec l’ouverture de la prochaine fenêtre de transfert Terre-Mars. Cela fait référence à la variation du positionnement des deux planètes. Cette fenêtre de tir s’ouvre environ tous les 26 mois, et ce n’est qu’en 2026 que la planète rouge sera au plus proche de notre planète.

La promesse sera-t-elle tenue ? Rappelons que la NASA[1] espère au mieux atteindre Mars en 2040. Dans le passé, les délais annoncés n’ont pas toujours été respectés. Citons le vol inaugural du Falcon Heavy annoncé pour 2013 et qui n’a été effectué qu’en 2018 avec cinq ans de retard. Il faut reconnaître que même avec beaucoup de retard, SpaceX a toujours tenu ses promesses, la date d’envol inaugural étant souvent dépassée dans les programmes spatiaux.

Une prouesse technique et financière

De nombreux verrous technologiques doivent être levés avant de réussir un atterrissage sur Mars. Pour y parvenir, Elon Musk dispose d’un outil clé : le Starship qui est conçu pour les voyages interplanétaires. Ce vaisseau spatial, construit en acier inoxydable par SpaceX, est capable de transporter jusqu’à 100 personnes. Il est le plus grand et le plus puissant lanceur spatial de l’histoire avec une poussée maximale de 7 590 tonnes au décollage.

SpaceX a déjà effectué quatre vols d’essai du Starship ces deux dernières années avec des résultats de plus en plus prometteurs à chaque tentative. En juin dernier, pour la première fois, l’essai ne s’est pas soldé par une explosion.

Autre obstacle : le coût financier colossal. Elon Musk a estimé qu’il faudrait environ un milliard de dollars par tonne de charge utile pour atteindre la surface de Mars. Notons, néanmoins, un atout remarquable pour réduire les coûts : le Starship est conçu pour être entièrement réutilisable après chaque vol.

Une autre priorité en 2026 : Artémis III

Autre obstacle sur la route du fondateur de Tesla : la Lune. La Nasa compte, en effet, sur SpaceX pour lui fournir un atterrisseur lunaire pour le retour des astronautes dans le cadre de sa mission lunaire Artémis III fixée à l’horizon 2026. Elon Musk devra d’abord se concentrer sur ces vols qui représentent un défi technologique titanesque.

Une ville autonome d’ici 20 ans

L’ambition de Musk ne s’arrête pas à l’exploration de Mars. Depuis la fondation de SpaceX, il n’a jamais caché son intention de conquérir la planète et d’y créer une colonie humaine. Il souhaite augmenter le nombre de vols de manière exponentielle, avec pour objectif de bâtir une ville autonome d’ici une vingtaine d’années.

Pour Elon Musk, devenir une espèce multi-planétaire est plus qu’une lubie, c’est une nécessité afin de garantir la survie à plus long terme de l’humanité. En ne dépendant plus d’une seule planète, les risques d’extinction liés à des catastrophes naturelles sont réduits. La création d’une ville martienne serait révolutionnaire et soulèverait des questions éthiques et philosophiques complexes.

Son don de transformation d’idées avant-gardistes en applications concrètes rend Elon Musk confiant. « C’est extrêmement difficile, mais pas impossible », affirme-t-il.


[1] National Aeronautics and Space Administration

 


Pour aller plus loin