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Scandale pétrolier en Italie

Posté le 13 avril 2016
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

L’Italie est secouée ces dernières semaines par un scandale pétrolier qui a poussé la ministre de l’Industrie, Federica Guidi, à démissionner. Le gouvernement de Matteo Renzi, qui fait face à une contestation grandissante, organise ce dimanche un référendum sur les concessions pétrolières.
Tempa Rossa

L’affaire est partie d’écoutes téléphoniques dans lesquelles Federica Guidi, ministre italienne de l’Industrie, confiait à son concubin, Gianluca Gemelli, qu’un amendement serait voté dans la prochaine loi budgétaire pour favoriser le projet Tempa Rossa mené par la Major française Total dans la région de Basilicata, (sud), et dans lequel ce dernier a des intérêts en tant que sous-traitant. Un contrat de 2,5 millions d’euros aurait été à la clé, selon El Economista. Face au soupçon de conflit d’intérêts, la ministre est poussée à la démission. Ce scandale ne pouvait pas plus mal tomber, alors que les Italiens sont appelés ce dimanche à un référendum sur les concessions pétrolières.

Pour ou contre ?

L’objet du scrutin porte sur une loi qui proroge automatiquement les concessions pétrolières jusqu’à épuisement des gisements. Une anomalie réglementaire au regard des pratiques internationales qui prévoit en général plutôt des concessions d’une quarantaine d’années avec diverses modalités de partage de la production. Le gouvernement misait sur une abstention suffisante (au moins 50%) pour rendre le referendum sans conséquence. Une hypothèse qui perd en crédibilité à mesure que de nouvelles informations sont révélées dans la presse. Ainsi, la compagnie pétrolière nationale, Eni, est soupçonnée d’avoir falsifié des données pour minimiser l’impact de la pollution d’un gisement situé dans la même région. Ces affaires ont mis un coup de projecteur sur le référendum qui pourrait être le début d’un parcours du combattant pour Matteo Renzi.

Reforme constitutionnelle

Ce scandale n’est pas le premier qui ternit l’image du fringant chef d’Etat italien. Fin 2015, le gouvernement a dû affronter une motion de censure suite à des soupçons, une nouvelle fois, de conflit d’intérêts après le sauvetage de quatre banques coopératives. Il s’est avéré que le vice-président de l’une d’entre elles n’était autre que le père de Maria Elena Boschi, la ministre italienne des Réformes… Matteo Renzi a dû monter au front pour sauver sa protégée expliquant : « Il n’y a aucun conflit d’intérêt dans cette affaire, mais la tentative de sauver des millions de comptes courants », s’est-il défendu. Et pour cause, cette dernière tient un rôle décisif dans le gouvernement italien : mener la réforme constitutionnelle prévue cet automne. Elle consiste notamment à réduire les pouvoirs du Sénat en l’orientant vers un modèle de Chambre des régions, et de simplifier le processus législatif. Une mutation du modèle politique italien qui n’est pas sans faire grincer des dents. Le Premier ministre a clairement annoncé qu’il recevrait le résultat de ce référendum comme un plébiscite pour ou contre son gouvernement. Un moyen de mettre la pression sur ce qu’il considère comme le fer de lance de son mandat. Affaire à suivre…

Par Romain Chicheportiche


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