En 2010 Safran avait échoué dans sa tentative de racheter Zodiac. Cette fois, cela devrait fonctionner. La fusion des deux groupes donnera naissance à un des trois plus grands groupes d'aéronautique mondiaux avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 21 milliards d'euros.
Le 18 janvier 2016, le groupe d’aéronautique et de défense, Safran, a lancé une OPA amicale de près de 10 milliards d’euros sur Zodiac Aerospace, équipementier de l’aéronautique. La fusion des deux entreprises donnera naissance à un groupe industriel de 21 Mds d’euros de chiffre d’affaires employant près de 92 000 personnes dans 60 pays dont plus de 45000 en France. Le groupe portera le nom de Safran, mais Zodiac sera préservé en tant que marque commerciale.
Une place de choix sur le marché mondial
Ainsi, si l’on excepte Boeing et Airbus, cette fusion placerait ainsi Safran juste derrière les deux groupes américains leaders mondiaux de l’aéronautique, UTC ( avec un CA de 25,4 milliards d’euros en 2015) et GE Aviation (22,2 milliards). Ce rapprochement est aussi cohérent avec le marché aéronautique dans lequel les deux avionneurs principaux (Boeing et Airbus) mettent toujours plus la pression pour faire baisser les prix.
Les activités des deux entreprises sont complémentaires et la nouvelle entité pourra ainsi répondre à l’intégralité de l’aménagement d’un avion: Safran apportant les trains d’atterrissage, les roues et freins, les nacelles, les systèmes électriques embarqués, les actionneurs et l’avionique pendant que Zodiac fournit sièges, aménagements de cabine, répartition de puissance, circuits d’éclairage, d’alimentation en carburant, d’oxygène et de fluides et équipements de sécurité.
En outre, explique Safran dans un communiqué de presse, “dans le secteur des systèmes électriques, [les complémentarités des deux entreprises] offriraient au groupe un positionnement idéal pour les développements futurs de l’”avion plus électrique”.
Une garantie pour l’avenir de Zodiac
Depuis deux ans, Zodiac a connu la tourmente : défauts de qualité, commandes en retard, chute de moitié du titre en bourse. Fragilisé, Zodiac espérait se sortir de ce mauvais pas grâce à un plan de transformation industrielle lancé l’année dernière. Mais dans un marché très concurrentiel, il est clair que son intégration à Safran garantit aussi, de manière plus sûre, son avenir et les emplois qui y sont liés. D’autant que contrairement à ce qui s’était passé en 2010, Safran, cette fois fait une offre amicale, issue d’une co-construction entre les dirigeants des deux entités.
Selon les estimations communiquées par Safran, la fusion devrait engendrer à terme 200M€ par an de synergies de coûts (achats, frais généraux, optimisation des implantations géographiques). La signature de l’accord définitif devant d’abord attendre l’avis des représentants du personnel des deux entreprises et l’obtention des autorisations réglementaires, “la finalisation de l’offre publique est attendue à la fin du 4ème trimestre 2017 et la réalisation de la fusion début 2018”, a précisé l’acheteur.
Sophie Hoguin
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