Le développement d'un concept complètement nouveau de récupérateur d'énergie des courants marins utilisant une mono turbine de 7 tonnes couplée à un cerf-volant sous-marin vient d'être rendu public par Minesto, une compagnie qui travaille en collaboration avec l'armée suédoise et la division aéronautique du Groupe Saab.
Le développement d’un concept complètement nouveau de récupérateur d’énergie des courants marins utilisant une mono turbine de 7 tonnes couplée à un cerf-volant sous-marin vient d’être rendu public par Minesto, une compagnie qui travaille en collaboration avec l’armée suédoise et la division aéronautique du Groupe Saab.La Deep Green Turbine (c’est le nom de cette technologie) capture l’énergie des courants sous-marins exactement comme le fait un cerf-volant (ou un planeur) avec l’énergie du vent ; dans ce cas, les courants marins remplacent le vent. A l’origine d’ailleurs, cette turbine a été développée pour être une turbine éolienne, mais les ingénieurs de SAAB ont fini par estimer qu’elle serait beaucoup plus efficace sous l’eau, 832 fois plus dense que l’air. D’après le constructeur, ce système pourrait produire assez d’électricité pour fournir près de 4 millions de foyers chaque année (chiffres constructeur).Comment ça marche ? Vraiment comme un cerf-volant, mais dans l’eau. Le cerf-volant tourne dans l’eau en décrivant de grand « 8 » au gré des courants, attaché au fond par un câble qui le laisse libre de ses mouvements (vidéo-boucle de démonstration ICI).
Une vitesse d’écoulement multipliée par dixLa turbine cerf-volant est fixée sur un fond marin entre 60 et 120 mètres de profondeur dans un courant dont la vitesse serait de 1 à 2 m par seconde (chiffres constructeur) ; le cerf-volant turbine est automatiquement dirigé dans les trajectoires spécifiques par un système de contrôle. Le principe de fonctionnement de cette technologie est détaillé par le fabricant en deux étapes.La première étape consiste à augmenter la vitesse du flux entrant dans la turbine. Lorsque les courants frappent l’aile ils créent une force de portance. Fixé au fond de l’océan par un câble, le cerf-volant est contrôlé par un gouvernail, et peut être dirigé dans la trajectoire souhaitée, (dans la vidéo ce parcours prend la forme d’un « 8 » perpétuel). Cette méthode multiplierait, selon le constructeur, la vitesse d’écoulement de l’eau dans la turbine par 10 par rapport à la vitesse du courant réel. La deuxième étape consiste à utiliser un générateur pour convertir cette énergie cinétique en énergie électrique.
Une turbine de sept tonnes !Selon Minesto, pour produire 1 mégawatt, il faudrait une turbine cerf-volant de 14 tonnes. Le développement envisagé concerne pour l’instant une turbine de 7 tonnes qui produirait 500 KW, ce qui, toujours d’après les constructeurs, serait largement compétitif avec les coûts de l’éolien. Selon l’estimation du PDG de Minesto, Anders Jansson, de l’énergie électrique pourrait être produite dans une fourchette entre $ 0,09 et $ 0,20 cts par kWh (à peu près l’équivalent en euros).Ce qui intéresse les investisseurs qui se sont déjà montrés attirés par la simplicité du projet. La balance coût des matières premières utilisées pour la fabrication de la technologie, électricité produite, coût de transports vers le réseau terrestre et maintenance de la technologie est présentée comme plus avantageuse que celle de l’éolien. The Carbon Trust basé au Royaume-Uni, qui décidément semble être à l’affût de la moindre innovation dans le domaine des technologies renouvelables marines, a déjà appuyé le développement du Deep Green de Minesto, si bien que cette technologie à peine née se trouve être déjà financée en partiepar les gouvernements britannique et suédois ! Par ailleurs, les sociétés impliquées dans son développement sont : le Groupe Saab, Midroc New Technology, Verdane Capital et Encubator. Des noms que je conseille aux lecteurs de retenir et des liens que je les invite à visiter sans tarder. Source : Les énergies de la merFrancis Rousseau est rédacteur en chef de plusieurs blogs portant sur l’environnement et les énergies renouvelables, dont un spécialisé dans les énergies marines : Les Energies de la mer. Ces blogs sont réalisés pour 3B Conseils, cabinet conseil en communication scientifique et technique et bureau d’études, organisateur des Entretiens Science et Ethique.
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