L’économie actuelle est construite sur un modèle globalisé où les processus de production des biens sont éclatés tout autour de la planète. Cette « mondialisation » repose pour une part sur une recherche constante des plus bas coûts de production, ce qui amène des industries à délocaliser leur production dans les pays correspondants. Cette délocalisation pose plusieurs questions environnementales fortes.
Un extrait de « L’impression 3D dans une perspective de développement durable » par Laurent MOLINARI
En se limitant par exemple aux émissions de GES, les énergies qui sont utilisées dans les systèmes de production des pays à bas coûts ont, en général, une intensité carbone plus élevée que dans les pays développés. Au-delà du particularisme français basé sur le nucléaire, les pays à bas coût ont tendance à privilégier les énergies fossiles (charbons, pétroles…) dans leurs systèmes de production d’électricité. Ainsi, l’intensité carbone des biens produits dans ces pays est généralement plus forte que celle des pays développés. Par ailleurs, les réglementations relatives à l’environnement, et notamment les contraintes relatives à la gestion des déchets, sont moins évoluées dans ces pays que dans les nôtres. Enfin, la mondialisation de l’économie s’est construite autour d’une réalité d’un transport de marchandises performant et peu cher. Les émissions de CO2 de la supply chain des produits (transports et logistiques) constituent ainsi un élément important de son impact global.
Là encore, la diffusion de capacités de production de produits à un niveau individuel ou communautaire peut permettre de réduire une pression existante sur l’environnement.
- La production de biens s’effectue principalement dans le contexte local de l’utilisateur, celui-ci sera plus enclin à suivre et à développer les réglementations environnementales que dans un contexte où l’industriel pollue en grande partie « en dehors de chez lui ».
- La relocalisation de la supply chain permet de réduire les grands flux d’échange de produits finis ou semi-finis. Ce phénomène est clairement un facteur de réduction de l’impact environnemental : même si des échanges de matières premières devront tout de même s’effectuer entre les pays, ceux-ci n’auront pas la même intensité CO2 que le transport, à plusieurs étapes de la production de produits semi-finis.
- Enfin, les transports liés à la distribution dans un même pays peuvent être simplifiés, et donc économisés, puisque des produits peuvent être fabriqués au plus près du lieu de vente/mise à disposition.
L’impact environnemental sous l’analyse du cycle de vie
Une approche rationnelle permettant de se faire une opinion de l’impact environnemental réel peut impliquer de se reposer sur l’analyse de cycle de vie d’un produit manufacturé (ACV) pour mener une étude d’impact de ce mode de production.
L’ACV d’un produit est une méthode permettant d’évaluer les impacts environnementaux associés ou liés à l’ensemble de la vie du produit. Les impacts environnementaux sont notamment associés au processus de distribution :
- les opérations de transport-logistique en distinguant les opérations d’approvisionnement de matières qui sont généralement intégrées dans l’impact environnemental des matières et les opérations de distribution des produits finis sur les lieux de distribution et de vente ;
- les opérations liées à la distribution/vente du produit, intégrant donc l’impact environnemental du produit dans son environnement de vente : le magasin. Cet impact intègre (comme le rappelle la méthode bilan carbone d’un point de vente) aussi bien les activités propres du magasin que celles liées aux clients et notamment les déplacements, qui participent pour une très grande part aux émissions de GES.
Exclusif ! L’article complet dans les ressources documentaires en accès libre jusqu’au 7 avril 2021 !
L’impression 3D dans une perspective de développement durable par Laurent MOLINARI
Bonjour,
Je serai intéressé d’en savoir plus sur ces travaux, afin d’aider les initiatives de relocalisation à se financer via une logique de crédits carbone.
Merci par avance pour votre retour,
Grégoire Guirauden
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