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Robots humanoïdes : bientôt une réalité dans les entreprises ?

Posté le 17 juin 2024
par Philippe RICHARD
dans Innovations sectorielles

Autrefois considérés comme de simples gadgets ou objets de R&D, les humanoïdes sont aujourd'hui une réalité. Ces robots peuvent travailler dans différents environnements professionnels. Mobiles et autonomes, ces machines sont de plus en plus intégrées dans les entrepôts. Mais leurs tâches restent encore un peu limitées, car ils ont encore du mal à imiter la dextérité et les mouvements humains.

R2D2 deviendra-t-il notre compagnon de tous les jours dans les entreprises ? Peut-être pas demain, mais nous nous rapprochons de cette échéance. Des levées de fonds records comme celle de Figure AI – qui a récolté plus de 623 millions d’euros pour développer un robot humanoïde – montre l’intérêt des investisseurs.

Avec son apparence humaine, son robot (baptisé « Figure 1 ») peut effectuer des tâches dangereuses afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre qui existe dans certains secteurs industriels. Cette start-up californienne n’est pas la seule à susciter l’intérêt d’investisseurs de renom comme le fabricant de cartes graphiques Nvidia, Microsoft, OpenAI… D’autres entreprises sont déjà considérées comme des pionnières : Boston Dynamics, Tesla et Toyota.

Tesla travaille sur un robot humanoïde de deuxième génération. Optimus Gen 2 2 est une machine polyvalente capable de fournir une assistance dans de nombreux domaines, notamment la fabrication, la construction, les soins et le divertissement. Le PDG Elon Musk a déclaré que le prototype pourrait ne coûter que 20 000 dollars lors de son lancement. En outre, Tesla prévoit de déployer les humanoïdes dans ses usines de fabrication d’automobiles, ce qui pourrait également contribuer à accélérer leur adoption.

Pourquoi autant de cas d’usage encore inimaginables il y a quelques années ? Ces humanoïdes sont des machines avancées capables d’émuler les actions, le raisonnement et les opérations de l’homme. Ils représentent la convergence de technologies telles que l’IA, la biomécanique, l’apprentissage automatique et la connectivité des capteurs avec l’apprentissage, le développement cognitif et les études comportementales.

L’intégration de toutes ces technologies apparaît comme un super booster. Ce marché mondial devrait être plus important que ne le prévoyaient les analystes de Goldman Sachs Research il y a encore un an. Les perspectives pour les machines se sont améliorées grâce à l’accélération des progrès en matière d’intelligence artificielle et à la croissance plus rapide que prévu des investissements dans le secteur.

S’adapter à un obstacle imprévu

Résultat, le marché total des robots humanoïdes devrait atteindre 38 milliards de dollars d’ici 2035, soit plus de six fois plus que les 6 milliards de dollars prévus précédemment par Goldman Sachs Research. L’industrie est très demandeuse.

En mars dernier, Amazon et BMW ont annoncé qu’ils testaient des robots humanoïdes afin de les intégrer dans leurs processus. L’idée est de confier aux robots des tâches répétitives ou dangereuses, ainsi que d’améliorer l’efficacité, dans des situations où l’esprit et les compétences de l’homme ne sont pas forcément nécessaires.

Mais l’introduction de ces bipèdes va-t-elle réellement remplacer l’homme dans les entreprises et en particulier dans les entrepôts ? Pas sûr. N’est-ce pas « illogique » d’utiliser des humanoïdes pour ces tâches ? Les limites de la forme humaine sont précisément la raison pour laquelle les robots ont été développés au départ ! Dans un entrepôt, le meilleur moyen de se déplacer est encore d’utiliser des roues, pas des jambes !

L’adoption généralisée des humanoïdes nécessite encore des améliorations. Ces machines devront être capables d’être très mobiles et agiles. L’autonomie des batteries devra être améliorée et s’adapter à un cycle de charge rapide permettant de travailler une journée entière avant d’être rechargée.

Enfin, il est nécessaire d’améliorer les capacités de traitement (pour répondre aux questions et précisément à un obstacle non prévu par exemple), le retour de force et les capteurs de communication.


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