Décryptage

Les robots envahissent les entrepôts

Posté le 24 avril 2018
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

Pour accélérer la préparation des commandes, sécuriser leurs zones de stockage et pouvoir anticiper des extensions rapides, les géants du e-commerce et les spécialistes de la logistique investissent dans des flottes de petits robots et dans l’IA.

L’automatisation dans les entrepôts existe depuis quelques années. Des véhicules à guidage automatique sont utilisés pour automatiser efficacement les tâches de transport horizontal répétitives et répétitives dans le processus de manutention.

Mais le principe des « étagères mobiles » (appelé aussi « goods to man ») répond parfaitement aux exigences des sites de e-commerce et de la distribution. Elle permet de bénéficier d’une organisation optimale et elle évite aux personnels de nombreux kilomètres à pied (en moyenne une quinzaine de kilomètres par jour…). 

Cette solution repose sur une armée de petits robots capables d’apporter automatiquement des étagères de produits aux opérateurs qui n’ont plus qu’à prélever les articles de la commande pour la constituer. Ce sont donc les « étagères » de pièces détachées ou de produits qui arrivent jusqu’à l’opérateur et plus l’inverse.

Après avoir acheté en 2012 Kiva Systems, constructeur de petits robots dédiés à la logistique d’expédition, Amazon en a déployé 50.000 unités dans ses centres logistiques outre-Atlantique. C’est l’une des raisons du succès de ce poids lourd américain qui vante ses délais très courts de livraison.

Des allées plus petites

Poussé par les plus grands du e-commerce comme Amazon et Alibaba, ce concept d’« étagères mobiles » tend à se généraliser dans les entrepôts, y compris dans l’hexagone où plusieurs distributeurs dans l’alimentaire, le textile ou les pièces détachées pour l’industrie aéronautique ont engagé d’importants travaux dans cette optique. (LIEN : http://dai.ly/x595o50. Un magasin entièrement automatisé où sont stockées des milliers de pièces pour Airbus).

Créée en 2013, une start-up française, Scallog, s’est spécialisée dans le « goods to man ». Le robot de l’entreprise parisienne n’est pas révolutionnaire. Équipé de capteurs simples et peu coûteux, il suit des bandes posées au sol. C’est l’intelligence du robot qui est plus complexe. L’unité centrale doit être capable d’orchestrer la flotte d’engins en leur affectant des missions tout en s’interfaçant parfaitement avec le logiciel de gestion d’entrepôt de l’entreprise. 

Les bénéfices sont doubles selon Scallog. Premièrement, une productivité multipliée par 4 (selon les secteurs d’activité) et une diminution de la surface de stockage de 20 à 30 %. Il n’est en effet plus nécessaire d’envoyer des personnes dans les allées, ce qui élimine le besoin d’allées larges capables d’accueillir des palettes encombrantes. Au sol, la surface des entrepôts est donc réduite; par contre, leur hauteur est plus importante, car les risques sont moindres qu’avec des êtres humains.

Le mauvais rayon

Les petits robots qui amènent des étagères ne sont pas les seules solutions déployées pour améliorer la productivité des entrepôts. Right Hand Robotics, une start-up américaine issue de recherches menées à Harvard, a conçu un bras robotique spécialisé dans les tâches de collecte (le fameux « pick and place ») si pénible pour des opérateurs. Équipé de caméras et doté d’une intelligence artificielle (plus précisément du machine learning), il est capable d’attraper les bonnes pièces.

Enfin, des robots peuvent être utilisés dans les hypermarchés. Ceux développés par l’entreprise californienne Fetch Robotics et la start-up Trax Image Recognition sont capables détecter en temps réel une rupture linéaire ou un mauvais placement de produit en rayon.

Philippe Richard


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