Décryptage

La robotique française se solidarise

Posté le 30 mai 2017
par Frédéric Monflier
dans Informatique et Numérique

La Fédération Française des Clusters de la Robotique est née avec l'ambition d'organiser la filière à l'échelle nationale et de stimuler son développement.

L’union fait la force. C’est la raison triviale mais essentielle qui a motivé la naissance de la Fédération Française des Clusters de la Robotique (ou FFC Robotique), annoncée il y a quelques semaines et actée le 16 mai, à l’occasion de l’ouverture du salon Innorobo. Cinq clusters régionaux, qui regroupent des entreprises de l’ensemble de filière robotique (industrielle, services et drones) ont décidé de s’organiser à l’échelon national, et donc de changer de dimension. «L’enjeu est d’étendre cette démarche collaborative au-delà du périmètre de la région, dont la taille est insuffisante, confie Philippe Roussel, le délégué général. Nous voulons agréger les bonnes idées, les bonnes pratiques, en utilisant ce qui se fait de mieux dans chaque cluster.» Les cinq clusters à l’origine de la FFC Robotique, qui couvrent aujourd’hui 48 % du territoire de la métropole, sont Aquitaine Robotics (Nouvelle-Aquitaine), Coboteam (Auvergne Rhône-Alpes), Proxinnov (Pays de la Loire), Robotics Place (Occitanie) et enfin le Réseau 3R, réparti sur tout le territoire français.

Priorité au business

Alors que les pôles de compétitivité se concentrent sur la recherche et le développement, la FFC Robotique, à l’image des clusters qui la composent, a des visées opérationnelles et économiques. Dans son plan de bataille, elle se donne pour mission d’appuyer le développement des entreprises robotiques, en particulier celui des intégrateurs. Les clusters étant souvent à l’initiative des PME, une structure nationale a aussi l’intérêt de peser davantage dans les relations avec les grands donneurs d’ordre et surtout les investisseurs, quand il est question de chercher des plans de financement. Cette fédération s’attachera en outre à labelliser les projets considérés comme les plus méritants, à promouvoir la filière à l’international et à soutenir la création de nouveaux clusters régionaux. La région Hauts-de-France, qui a contribué à la genèse de cette association loi 1901, est pressentie pour en bénéficier la première.

Enfin, la FFC Robotique souligne l’importance de s’impliquer dans les cursus de formation et d’encourager l’enseignement de la robotique dans les écoles. «En Chine, les élèves sont initiés très tôt à la robotique et des concours ont lieu dans les écoles primaires, les collèges, les lycées. On pourrait s’en inspirer en Europe dans les 10 prochaines années» explique un porte-parole. Un travail en amont, donc, mais aussi en aval pour inciter les entreprises à s’équiper et dynamiser un marché robotique français en retrait (à l’exception  de l’industrie automobile) par rapport à ses voisins allemand et italien.

Seuls 3045 robots industriels ont été vendus en France en 2015, selon les chiffres de la Fédération Internationale de la Robotique, soit une croissance assez faiblarde de 3%.

Par Frédéric Monflier


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