Cette semaine dans la revue du Web :
- Découper du marbre ? Un jeu d’enfant !
- Faire tomber une boule de bowling et une plume dans une chambre à vide ;
- Un fluide non-newtonien sur une baffle, en slow-motion ;
- Course de drones : crash session ;
- Le gadget (inutile ?) de la semaine : une machine de Goldberg lumineuse ;
- Bonus : une sublime aurore boréale en Norvège.
Découper du marbre ? Un jeu d’enfant !
Rentrer dans du marbre comme si c’était du beurre ? Pour débuter cette soixante-dixième Revue du Web, penchons-nous sur le travail de Lucas Ter Hall et de Jelle Feringa, deux jeunes Hollandais derrière « Carrara Robotics », un projet soumis lors du Rob|Arch 2014, la conférence internationale sur la fabrication robotique dans l’architecture, l’art et le design. De la même manière que pour l’acier ou pour n’importe quel autre matériau fragile et/ou très dur, les scies à fil ou à ruban diamanté se jouent du marbre comme s’il était prédécoupé.
La procédure est très simple : il suffit de modéliser au préalable les formes et les courbes souhaitées pour que le logiciel de guidage de la scie fasse le reste. Idéale pour réaliser une découpe millimétrée, cette technique permet de laisser libre cours à sa fibre artistique en repoussant un peu plus loin les limites du réalisable.
Faire tomber une boule de bowling et une plume dans une chambre à vide :
Brian Cox possède plusieurs cordes à son arc : physicien britannique travaillant au CERN à Genève, il est également connu pour avoir été clavier du groupe D:Ream dans les années 1990, et est toujours présentateur d’émissions scientifiques pour la BBC Two. C’est cette dernière casquette qui nous intéresse ici, puisqu’on le retrouve au Space Power Facility de la NASA, dans l’Ohio, pour un programme court diffusé sur la chaîne anglaise. Sa présence dans cet État du Nord-Est américain ne doit rien au hasard, puisque s’y trouve la plus grande chambre à vide du monde, une chambre de simulation d’environnement spatial de plus de 30 mètres de diamètre pour une hauteur de 37,2 mètres, soit un volume avoisinant les 23 000 mètres cubes.
L’équipe anglaise va se servir de ce gigantesque terrain de jeu pour comparer la chute d’une boule de bowling avec celle de quelques plumes suspendues, libérées au même instant t, d’abord dans des conditions normales, puis dans le vide « presque » absolu. Notons qu’il faut pas moins de trois heures pour faire le vide dans cette colossale construction d’aluminium et d’acier. On vous laisse admirer la chute, un joli moment de poésie suspendue… Bien que le résultat soit connu à l’avance, on se retrouve le sourire aux lèvres, tout comme ces scientifiques à qui il est donné de voir pour la première fois une chose attendue mais absolument fascinante.
Un fluide non-newtonien sur une baffle, en slow-motion
Le réalisateur anglais Gavin Free et son ami Daniel Gruchy sont monomaniaques. Les deux « Slow-Mo Guys » se sont faits un nom sur la toile en se lançant dans toutes sortes d’expériences (impliquant souvent des destructions en tout genre) qu’ils ont pris la très bonne habitude de filmer, juste pour le plaisir de décomposer la scène au ralenti. Pour ce faire, rien de tel qu’une « Phantom Flex », l’incontournable caméra numérique très haute définition capable de filmer jusqu’à 18 000 images par seconde.
Les deux compères rigolards s’attaquent cette fois-ci à un morceau de choix, en filmant le comportement d’un fluide non-newtonien sur une baffle. La viscosité de ce type de fluide, variable, change notamment en fonction de la vitesse et des contraintes qui leur sont appliquées. Par exemple, un fluide non-newtonien aura tendance à se solidifier si on lui applique une pression suffisamment élevée. Il devient alors possible de « marcher sur l’eau », tel un Christ de pacotille, si l’on remplace l’eau par ce blob d’apparence visqueuse. Ici, les contraintes exercées par les ondes acoustiques du haut parleur sur le fluide entraînent ce dernier dans une danse suave et organique, magnifiée par la beauté étrange du ralenti. A voir !
Course de drones : crash session
Les courses de Pod Racers à la sauce « Guerre des Étoiles », ça vous rappelle quelque chose ? Nous vous présentions dans la précédente Revue du Web l’association « Airgonay », de sympathiques pilotes de drones amateurs laissant libre cours à leur passion dans une forêt de la petite commune de Haute-Savoie, un cadre idéal pour pouvoir en découdre en bonne intelligence. On pouvait alors entrevoir le calme olympien de ces talentueux pilotes du dimanche, un contraste saisissant avec la nervosité de ces drôles de petits bolides, capables d’effacer sans douleur les très nombreux obstacles jalonnant le parcours boisé. Les pilotes sont assistés par une caméra embarquée et par un dispositif vidéo… offrant un rendu génial assez proche d’un jeu en FPV (« First Person View », ou vol en immersion).
Conscients que la première vidéo de leur rassemblement aurait pu laisser croire que des courses de ce type pourrait se faire sans aucun raté, les dronistes ont publié une autre vidéo baptisée « crash session », dont le titre a le mérite d’annoncer la couleur. S’y succèdent anicroches en tous genres et arrêts au stand, rappelant si besoin que ces petits bolides sont particulièrement coriaces et que piloter l’un d’entre eux n’est pas une mince affaire.
Le gadget (inutile ?) de la semaine : une machine de Goldberg lumineuse
Notre gadget (inutile?) de la semaine vient réinventer la désormais classique machine de Goldberg… Les Japonais de « au Hikari », un fournisseur d’accès à internet via fibre optique, se sont fendus d’un petit clip publicitaire viral baptisé « The power of Optics », venant dépoussiérer l’œuvre de Rube Goldberg avec force loupes, miroirs et autres dispositifs optiques. On y suit le cheminement héroïque d’un seul et unique rayon lumineux à travers de multiples obstacles, un rayon qui se débarrasse tour à tour de quelques ficelles, d’un ballon ou allant jusqu’à faire fondre un peu de glace. Un plaisir pour les yeux !
Ce type d’installation s’inspire, on le rappelle, de l’œuvre prolifique et inventive de Rube Goldberg, un dessinateur et artiste américain mort en 1970, dont les installations avaient pour leitmotiv la transformation d’une tâche excessivement simple en une série de petites tâches complexes, impliquant la plupart du temps une réaction en chaîne. Chaque élément de la machine vient se frotter d’une manière ou d’une autre à l’élément suivant, remplissant humblement sa fonction, jusqu’à déclencher de fil en aiguille l’action finale, le but initial de la machine de Rube Goldberg.
Bonus : une sublime aurore boréale en Norvège
Pour conclure notre soixante-dixième Revue du Web, allons faire un petit tour dans l’une des contrées les plus septentrionales de notre planète. Située au nord du cercle polaire arctique, la ville norvégienne de Tromsø est connue pour être l’une des très nombreuses « Paris du nord » – oui, l’expression est quelque peu galvaudée. Mais pas seulement : sa position géographique extrême en fait un point d’observation privilégié pour les plus grosses aurores boréales.
La preuve ? Filmées le 18 octobre dernier, ces images montrent une aurore boréale d’une rare intensité, dont les ondulations et les teintes successives offrent un spectacle absolument fascinant.
Par Moonzur Rahman
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