Cette semaine dans la revue du Web :
- La Royal Institution de Londres nous offre une petite lévitation quantique d’Halloween ;
- La guerre des étoiles n’aura pas lieu (ou alors à Argonay) ;
- 24 machines qui façonnent notre quotidien ;
- La mitrailleuse qui tire des avions en papier ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : la deuxième vie de Ratjetoe, alias le rat volant ;
- Et en bonus : la joueuse de tympanon, merveilleux automate hors du temps.
Lévitation quantique d’Halloween
Halloween, ses bonbons, ses citrouilles et… ses Jack-o’-Lantern en lévitation quantique ! Pour débuter notre soixante-neuvième Revue du Web, célébrons la fête païenne avec un petit groupe de chercheurs de la Royal Institution de Londres qui s’est fendu d’une petite vidéo où l’on peut voir l’une de ces fameuses têtes de citrouille en pleine lévitation quantique au-dessus d’un circuit circulaire composé d’aimants. Le disque est composé d’un demi-millimètre de verre saphir, un saphir synthétique notamment utilisé comme verre de montre, recouvert d’une couche de céramique d’environ un micron. Ce disque est ensuite placé dans son petit écrin-citrouille, grimé comme une Jack-o’-Lantern.
Le disque n’a pas de propriété supraconductrice à température ambiante, mais la donne change une fois qu’il est immergé dans de l’azote liquide, laissant à la supraconductivité tout le loisir de s’exprimer. Le disque peut alors conduire l’électricité sans résistance ni déperdition d’énergie.
Contrairement à l’effet Meissner (exclusion totale de tout flux magnétique à l’intérieur d’un supraconducteur), le champ magnétique pénètre le supraconducteur en raison de sa grande finesse, sous forme de tubes de flux magnétique. À l’intérieur de chacun de ces tubes, la supraconductivité est détruite localement, raison pour laquelle les tubes sont circonscrits au niveau des points faibles du disque. Chaque mouvement du disque fait bouger les tubes, ce que le supraconducteur essaie d’éviter en restant bloqué, piégé en l’air, donnant cette impression de lévitation.
La guerre des étoiles n’aura pas lieu (ou alors à Argonay)
Vous possédez de bons réflexes, vous êtes fans de modélisme et vous ne jurez que par Star Wars ? Alors la course organisée dans la commune d’Argonay est faite pour vous ! Dans l’esprit des courses poursuites effrénées de Pod-Racer de la célèbre saga américaine imaginée par George Lucas, la première édition de cette course organisée par l’association « Airgonay » a réuni plus d’une vingtaine de compétiteurs en Haute-Savoie le mois dernier, dont le seul objectif était d’en découdre coûte que coûte sur le terrain.
Assis bien confortablement dans leurs quartiers, la tranquillité des pilotes contraste quelque peu avec le rythme endiablé qu’impriment les petits bolides, taillés pour les 150 mètres de la course. Alors qu’habituellement un pilote de drone ne doit pas le quitter du regard, ici le pilote ne voit plus sa machine, qu’il est obligé de suivre à l’aide d’un dispositif vidéo et d’une caméra embarquée… avec un rendu génial assez proche d’un jeu vidéo en FPV (« First Person View », ou vol en immersion). Truffé d’obstacles, le parcours représente un vrai challenge pour ces pilotes pourtant aguerris.
24 machines qui façonnent notre quotidien
Ce n’est un secret pour personne : la majeure partie des denrées alimentaires transformées l’est de manière industrielle. Sans nécessairement se positionner par rapport à la qualité des produits finis, qui ne s’est jamais demandé comment sont fabriqués les bretzels ? Comment sont fourrés certains biscuits ? Comment sont fabriquées les pâtes industrielles ? En parallèle, qui ne s’est jamais demandé comment est fabriqué un ressort de suspension ? Comment sont réalisées les dalles de carrelage ? Comment est « imprimé » le pas de vis sur un bocal ?
La vidéo qui suit ne répondra pas vraiment à toutes ces questions, mais vient seulement nous montrer à travers l’enchaînement d’une vingtaine de séquences le degré de perfectionnement et d’ingéniosité atteint par certaines machines, le plus souvent pour réaliser une tâche en apparence facile.
La mitrailleuse qui tire des avions en papier
Alors que la possibilité d’imprimer en 3D des armes à feu est légitimement sujette à de nombreuses controverses et inquiétudes, voici une « arme » qui risque de ne pas troubler la sécurité intérieure et de satisfaire le plus grand nombre. Le Youtuber « Papierfliegerei », en bon bricoleur du dimanche, est parvenu à réaliser un dispositif de pliage d’avions en papier à la chaîne, qu’il a décidé de sobrement baptiser « mitrailleuse à avions en papier ».
La plus grande partie des pièces nécessaires à la construction de cette arme inoffensive sort d’une imprimante 3D, le reste des composants aurait été acheté en ligne ou proviendrait d’une quincaillerie de quartier. La mitrailleuse dispose d’un magasin pour stocker les munitions, à savoir un paquet de feuilles de papier au format A4. Un système ingénieux permet de faire avancer la feuille tout en la pliant étape par étape, jusqu’à son envol et la propulsion hors du canon, le tout en seulement quelques secondes. Seul bémol : le bruit, désagréable au possible.
Le gadget (inutile?) de la semaine : la deuxième vie de Ratjetoe, alias le rat volant
Lorsqu’un animal de compagnie vient à mourir, certaines personnes sont prêtes à tout pour perpétuer la mémoire de leur défunt compagnon poilu. Le gadget (inutile?) de la semaine vient de « l’autre pays du fromage », les Pays-Bas, où habite Pepeijn Bruins. Atterré par la perte de Ratjetoe (« Ratatouille » en batave…), son rat de compagnie, le jeune Hollandais s’est mis en tête de lui offrir une seconde vie, une vie à la hauteur de l’estime et de l’amour qu’il portait pour son rat domestique, décédé d’un cancer il y a peu.
Épaulé par deux inventeurs et artistes hollandais, le jeune Pepeijn Bruins a accompagné Ratjetoe dans sa dernière mue, transformant le petit rongeur en un tricoptère téléguidé du meilleur goût.
Personne ne sera surpris d’apprendre que les deux inventeurs qui se cachent derrière ce rat volant ne sont autres que Arjen Beltman et Bart Jansen, déjà tristement célèbres pour avoir transformé le chat de Jansen en… « chatcoptère », il y a plus de deux ans.
Ce n’est d’ailleurs pas leur unique fait d’arme. Les deux compères s’étaient déjà retrouvés l’année dernière pour mettre au point quelque chose de plus gros, une « autruchecoptère », puisque l’idée du chat-volant leur avait semblé franchement bonne. Le gros oiseau, incapable de voler de son vivant, a eu droit à un baptême de l’air posthume. Les deux loustics seraient en train de peaufiner leur « Sharkjet »… on vous laisse deviner ce que cela peut bien être.
Bonus : la joueuse de tympanon, merveilleux automate hors du temps
Si vous êtes un lecteur assidu de notre Revue du Web, le patronyme « Roentgen » ne devrait pas vous être complètement étranger. Pour conclure cette soixante-neuvième Revue, jetons un œil dans le rétroviseur avec l’une des créations emblématiques de David Roentgen, ébéniste émérite ayant notamment fait ses armes à la cour du roi Louis XVI, artisan jalousé par toute la corporation pour son travail inventif et soigné dont nous vous avions déjà parlé ici pour son fabuleux secrétaire aux rangements escamotables.
Cette fois-ci, place à la « joueuse de tympanon », un merveilleux automate du XVIIIe siècle, passé entre les mains de Marie-Antoinette avant qu’elle ne finisse par en faire don à l’Académie des Sciences. Conçu en collaboration avec l’horloger allemand Peter Kinzing, cet automate emprunte ses traits et son accoutrement à une élégante musicienne dont la robe ample vient ici cacher le mécanisme, un cylindre en laiton entraîné par un remontoir à ressort. La rotation du cylindre permet d’actionner des cames qui contrôlent à la fois les mouvements de la tête et des bras. Conservée au musée des arts et métiers à Paris, la joueuse de tympanon se porterait plutôt bien pour son âge, bien qu’elle ait quelque peu perdu de sa virtuosité.
Par Moonzur Rahman