Cette semaine dans la revue du Web :
- Briser la frontière entre maquillage, effets spéciaux et mapping vidéo ;
- « The empty car convoy » : la science au service du spectacle (et de la sécurité) ;
- « Om/One », la très élégante enceinte bluetooth en lévitation ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : de l’art délicat de se protéger des feux d’artifices en se jetant dedans ;
- et en bonus : traverser une aurore boréale à bord de la Station Spatiale Internationale.
Briser la frontière entre maquillage, effets spéciaux et mapping vidéo :
Nobumichi Asai l’a bien compris : projeter des images sur des bâtiments ou dans une pièce pour les animer de manière digitale n’a plus rien de nouveau. Fort de ce constat, l’artiste numérique japonais a décidé de s’attaquer à un tout autre support. Pour débuter notre soixante-cinquième Revue du Web, découvrons Omote, un système alliant les techniques de détection de mouvement les plus novatrices aux dernières techniques de mapping vidéo, une technologie permettant de projeter de la lumière ou du contenu vidéo sur des volumes et des structures en relief.
Sa nouvelle toile ? Le visage de la mannequin japonaise Yuka Semikizu, qui a dû se débarrasser de ses sourcils pour l’occasion, afin d’offrir un support aussi vierge que possible à l’équipe constituée de designers, d’experts en images de synthèse et de maquilleurs professionnels, équipe dirigée par l’artiste lui-même. Le résultat est tout aussi fascinant qu’effrayant : un maquillage digital épousant à la perfection le visage du modèle, véritable masque qui le suit naturellement dans tous ses mouvements. Peu de détails techniques ont pu filtrer, mis à part la nécessité de scanner le visage de la jeune femme, étape nécessaire pour modéliser les moindres contours de son joli minois, puis réaliser la projection en temps réel.
Asai n’est pas un novice en la matière – il a déjà effectué des projections pour le constructeur automobile Subaru – mais c’est la première fois qu’il travaille sur un support non stationnaire. Il ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin… Prochaine étape, le mapping vidéo sur tout le corps.
« The empty car convoy » : la science au service du spectacle (et de la sécurité)
Les communicants de Hyundai ont bien compris une chose : il faut du spectacle pour vendre de la sécurité. Chez le constructeur sud-coréen, on n’est pas peu fier de la version 2015 de la Genesis, la berline routière plutôt luxe de la marque asiatique, qui se veut être un écrin rassurant et douillet, bourré de « nouvelles technologies ». Pour le prouver, direction le désert des Mojaves, à l’Ouest des États-Unis, où l’on a pu assister à une drôle de procession formée par six de ces berlines, à la queue-leu-leu. Ne cédant pas aux sirènes de la facilité, les conducteurs vont peu à peu déserter leur véhicule avec force cascades, laissant seul le conducteur de la voiture de tête, le cascadeur en chef, tellement sûr de lui qu’il décide de se bander les yeux… et de ne plus toucher au volant. Les bras en croix sur la poitrine, ainsi soit-il.
Le tracteur routier qui a récupéré les cinq premiers cascadeurs décide alors de mener la danse, puis de piler aussi malicieusement que brusquement devant la file indienne. Vous n’êtes pas les spectateurs involontaires d’un snuff movie, donc pas de suspense : la première voiture pile presque instantanément, suivie des autres Hyundai Genesis, vides. On se congratule, et on peut donc vanter les mérites de l’« Advanced Smart Cruise Control » (ASCC) – un système permettant de maintenir le véhicule à une certaine vitesse, tant qu’elle n’est pas limitée par le trafic – de l’« Automatic Emergency Brake » (AEB) – un système automatique de freinage d’urgence – et du « Lane Keeping Assist System » (LKAS), système d’assistance au maintien dans la voie de circulation – qui permet de suivre assez fidèlement le marquage au sol.
Hyundai rappelle que ces technologies ne sont bien évidemment pas là pour se substituer au conducteur, mais doivent permettre de l’assister en cas de besoin.
« Om/One », la très élégante enceinte bluetooth en lévitation
Bien que le marché des enceintes bluetooth soit complètement saturé, une petite start-up américaine a décidé de foncer tête baissée et de relever le défi, tant elle est sûre de son produit. Ce gadget, c’est Om/One, une petite enceinte au design léché qui n’est pas sans rappeler l’étoile noire de la célébrissime saga créée par George Lucas, Star Wars. Non seulement le rendu audio est de très bonne qualité, mais l’enceinte a également un petit plus qui saute immédiatement aux yeux : elle est en lévitation magnétique. La technologie utilisée a beau n’avoir rien de bien nouveau, on ne peut que fondre devant cette jolie sphère en lévitation, qui vous en coûtera tout de même la bagatelle de 179 dollars, hors frais d’expédition.
Crachant jusqu’à 110 décibels du haut de ses 3 Watts, la petite sphère peut vous accompagner partout grâce à sa batterie lithium-ion d’une autonomie – revendiquée – de quinze heures, qu’il suffit ensuite de recharger en la reliant au socle. Le petit bijou conçu par Om Audio soulève tellement d’enthousiasme que leur campagne de levée de fonds a littéralement explosé tous les compteurs, avec plus de 650 000 dollars récoltés en moins d’un mois, plus de six fois la somme espérée par la petite bande.
Le gadget (inutile?) de la semaine : de l’art délicat de se protéger des feux d’artifices en se jetant dedans
Vous vous souvenez de Colin Furze, l’inventeur le plus dangereusement enthousiaste du monde ? Nous vous parlions déjà de son univers loufoque ici et là, réalisant sur sa chaîne Youtube un grand écart inquiétant entre l’univers Marvel et le « Jet Bicyle », qu’il définit lui-même comme le vélo le plus dangereux au monde. La bonne nouvelle, c’est qu’il a survécu, envers et contre tout. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il continue de faire des doigts d’honneur à sa bonne étoile, garantissant ainsi un bel avenir à notre rubrique du gadget (inutile?) de la semaine qui, vous l’aurez compris, lui est consacrée.
Le jeune inventeur s’est cette fois-ci mis en tête de créer une combinaison de protection contre les dangers des feux d’artifice (sécurité avant tout), pour lui permettre… de se retrouver en première ligne, au beau milieu du feu d’artifice. Notre petit génie du DIY (« Do It Yourself », le fait-maison) s’inspire de l’hydroformage, un procédé de fabrication par déformation très répandu dans l’industrie automobile, pour parvenir à imprimer le volume nécessaire à son costume d’acier, mélange rigide et contre nature entre un épouvantail, Tin-Man du magicien d’Oz et un sarcophage, en guise de prémonition. Gageons que nous le reverrons bientôt dans ces pages !
Bonus : traverser une aurore boréale à bord de la Station Spatiale Internationale
Pour terminer en beauté – et en poésie – cette soixante-cinquième Revue du Web, rien de tel qu’un petit timelapse concocté par l’Agence Spatiale Européenne, à partir de photos prises à bord de la Station Spatiale Internationale. L’équipage de l’expédition 40 (trois Russes, deux Américains, un Allemand) a en effet eu la chance de pouvoir évoluer au travers d’une gigantesque aurore boréale, probable conséquence de l’intense activité solaire de ces deux dernières semaines.
Dimanche 24 août dernier, deux observatoires avaient filmé une grosse éruption solaire, de classe M 5.6, éruption qui n’était alors pas encore dirigée vers la Terre. Les éruptions solaires peuvent être responsable de nombreuses et intenses aurores boréales, et peuvent également perturber les télécommunications.
Par Moonzur Rahman