Toutes les deux semaines, la rédaction vous propose quelques vidéos glanées sur la Toile, présentant un intérêt scientifique certain, en lien – ou non – avec l'actualité des sciences. Certaines sont étonnantes, d'autres franchement loufoques.
Cette semaine dans la revue du Web :
- Explorer la lévitation acoustique tridimensionnelle, avec une équipe de chercheurs de l’université de Tokyo ;
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Un quad doté de pneus sans air, increvables ;
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Pari fou : conduire une voiture grandeur nature composée de… 500 000 pièces Lego ;
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Le gadget (inutile?) de la semaine : « Flower shell », ou comment donner corps au Flower Power ;
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Bonus : la cabane invisible, par Phillip K. Smith III.
Explorer la lévitation acoustique tridimensionnelle, avec une équipe de chercheurs de l’université de Tokyo
Débutons cette cinquante-quatrième Revue du web avec une expérience de lévitation acoustique inédite, conduite par trois scientifiques japonais à l’université de Tokyo, dont la vidéo est vite devenue virale. La lévitation acoustique n’a rien de nouveau : les ondes stationnaires ultrasoniques sont capables de maintenir en suspension des particules de petites taille, au niveau des nœuds de pression, les points fixes de ces ondes stationnaires. Les expériences précédentes permirent de mettre en lumière une lévitation acoustique générées par un rayon ultrasonique dont l’axe acoustique était parallèle à la force gravitationnelle, les éléments en lévitation n’étant alors manipulés que sur une seule et unique dimension.
L’approche de l’équipe japonaise est innovante, en cela qu’elle propose d’explorer la lévitation acoustique à travers une manipulation tridimensionnelle des ondes stationnaires. À l’aide de quatre émetteurs réseau à commande de phase, ils parviennent à créer un « point de mire ultrasonique », généré de manière arbitraire, permettant à des particules – dont la taille est comprise entre 0,6 et 2millimètres – de défier la gravité, la distribution de l’énergie potentielle étant assurée par ces ondes.
Les scientifiques japonais peuvent alors faire léviter, non sans brio, une résistance électrique, une diode, un morceau d’allumette, une vis, du plastique ainsi que de l’eau… et une bulle de savon.
Un quad doté de pneus sans air, increvables
Le constructeur américain Polaris Industries, fabricant de motoneiges et de véhicules tout terrain de type « quad », vient d’équiper l’un de ses véhicules de pneus sans air, increvables, les « Terrain Armor ». Nombreux sont les constructeurs à s’être lancés dans l’aventure du pneu increvable, comme le Français Michelin et son « Tweel », dès 2005, ou encore le fabricant de pneus japonais Bridgestone dont le pneu révélé au Tokyo Motor Show de 2011 vous était présenté ici.
Comme le pneu conçu par Bridgestone, le pneu équipant le quad de Polaris se base sur un système complexe de rayons en résine thermoplastique, résine rendue malléable par application de chaleur lui permettant d’être aisément coulée dans un moule ou « extrudée », puis durcissant à nouveau en refroidissant, ce qui lui confère un niveau d’absorption des chocs supérieur à un pneu standard, une plus grande adaptabilité au terrain, et élimine les contraintes habituelles telles que surveiller la pression des pneus ou changer de roue en cas de crevaison. La jante, elle, est en aluminium, et le pneu se change lorsque la chape devient trop usée.
Pari fou : conduire une voiture grandeur nature composée de… 500 000 pièces Lego
Restons dans le domaine du véhicule alternatif, avec une initiative peu commune. A l’origine, le pari un peu fou d’un Australien et de son alter-ego roumain, réunis pour la circonstance autour de la mise au point et de la construction d’un « hot rod » – un type de voiture que l’on rencontrait souvent dans la première moitié du XXème siècle – presque uniquement composé de pièces Lego. L’aventure commune de Steve Sammartino et Raul Oaida voit le jour avec un tweet plutôt sibyllin de l’Australien, qui contre toute attente leur permet de glaner en quelques jours la « coquette » somme de 1000 dollars, et leur donne la possibilité de lancer le « super awesome micro project ».
Du haut de leur petite fortune, ils n’ont évidemment pas lésiné sur les moyens et sur le nombre de pièces nécessaires : il aura fallu plus de 500 000 pièces Lego, un jeu de quatre pneus, quelques jauges, quelques éléments porteurs de charge ainsi que la bagatelle de 256 pistons (également constitués de Lego) pour parvenir à donner vie à l’engin, à l’aide d’un moteur de type orbital à air comprimé. Le petit bolide ne va pas encore à une vitesse folle, mais il atteint presque les 30 kilomètres/heure (18mph), performance devant laquelle on ne peut que s’incliner.
Le gadget (inutile?) de la semaine : « Flower shell », ou comment donner corps au Flower Power
Bien que certains chasseurs se targuent d’être avant tout des amoureux de la nature, les militants écologistes et les amoureux de la gâchette ont bien souvent des vues irréconciliables. Sans aller jusqu’à cette hypothétique réconciliation, c’est pourtant une forme de compromis – absurde – que propose de réaliser « Flower Shell », notre gadget (inutile?) de la semaine.
S’adressant à tous les possesseurs de fusils de chasse en mal de rédemption, « Flower Shell » offre une alternative aux sempiternelles cartouches de chasse contenant de la grenaille de plomb qui sont, rappelons-le, à l’origine d’une pollution durable des sols. Cette alternative donne la possibilité de changer de bord au chasseur désirant virer sa cuti… Mais comment ? L’appellation « Flower Shell » ne laisse que peu de place au doute : oui, la grenaille de plomb y est remplacée par des graines de lavande, de tournesol, d’ancolie ou encore de marguerite, le potentiel acheteur ayant le choix entre une douzaine de munitions – et de graines – différentes. La quantité de poudre a été revue à la baisse pour, selon les concepteurs, « s’adapter à chaque type de graine ». Difficile d’imaginer dans quel état les graines atteignent le sol, après l’épreuve du feu et la violence de l’impact…
Bonus : la cabane invisible, par Phillip K. Smith III
Pour conclure en lumières et en poésie notre cinquante-quatrième Revue du Web, allons faire un petit tour dans le parc national de Joshua Tree, dans le sud-est de la Californie, où l’artiste et plasticien américain Phillip K. Smith III a créé « Lucid Stead », une installation lumineuse alliant technologie et perspectives pour un résultat déroutant. Qualifiée par son concepteur d’« intervention architecturale » lorsqu’il l’a révélée au public en octobre dernier, Lucid Stead s’incarne sous la forme d’une simple cabane, comme perdue dans le désert de Mojave, habillée de bois, de miroirs et d’éclairages LED, prenant vie grâce à un module Arduino (que l’on retrouve souvent en domotique) et un équipement électronique construit sur mesure.
L’expérience proposée est alors digne d’un délire hallucinatoire, de jour comme de nuit, tranchant net avec l’univers de désolation ambiante, aux confins de l’aventure spirituelle. Lucid Stead donne en plein jour l’impression d’avaler l’espace qui l’entoure et de se fondre littéralement dans celui-ci, jouant sur les lignes et la perception, alors que la couleur et la géométrie prennent le relais avec les rayons du soleil qui s’évanouissent.
Par Moonzur Rahman
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