Cette semaine dans la revue du Web :
- Wildcat, le premier robot « sans fil » de la Boston Dynamics ;
- Le retour d’Atlas, dernier poulain très prometteur de la même Boston Dynamics, mais pas en grande pompe ;
- Le mapping vidéo à son paroxysme : « Box », de Bot & Dolly ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : « Float Table », la magnifique table composée de cubes flottants ;
- Et en bonus : faire danser de la peinture sur un speaker, à 18 000 images par seconde.
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Wildcat, le premier robot « sans fil » de la Boston Dynamics
La famille de la Boston Dynamics s’agrandit, encore et toujours. Pour débuter notre cinquantième Revue du Web, partons à la découverte du nouvel avorton des Américains, baptisé « Wildcat », ou chat sauvage en anglais. Un simple coup d’œil suffit pour remarquer que ce nouveau robot tranche avec les productions habituelles de la prolifique société américaine, déjà forte du prestige que lui accordent ses différents poulains (Alpha Dog, Big Dog, Proto PET). En effet, « Wildcat » est le premier robot entièrement autonome présenté par la Boston Dynamics, dont les rejetons sont généralement attachés à toute une série de câbles.
Le quadrupède n’a pas la prétention d’être aussi rapide que son illustre aîné sur lequel il est calqué, Cheetah – le robot à quatre pattes le plus rapide sur Terre, allant jusqu’à devancer Usain Bolt – mais il n’a pas à rougir de ses capacités, avec une vitesse de pointe atteignant presque les 26 km/h sur terrain plat. Il est également capable de négocier un virage serré, de faire des bonds, et est même en mesure d’effectuer un demi-tour comme de s’arrêter brusquement. Sous le capot, la bête dispose d’un moteur de karting à deux temps couplé à une pompe hydraulique, ainsi que d’un petit réservoir ne lui assurant pour le moment que cinq minutes d’autonomie.
Le retour d’Atlas, dernier poulain très prometteur de la même Boston Dynamics, mais pas en grande pompe :
Et comme on ne chôme pas chez nos amis de la Boston Dynamics, c’est au tour d’Atlas de refaire parler de lui. Le robot humanoïde bipède anthropomorphe, conçu pour se déplacer en extérieur en terrain difficile, à l’instar de la mule robot Big Dog, a vu sa première présentation au public tourner au fiasco. L’université de Hong Kong a même dû annuler l’événement après que le robot ait perdu son équilibre pour finalement… se casser la « cheville » droite. Atlas s’était pourtant bien tiré de ses précédents tests, parvenant à se débarrasser d’un terrain constitué d’un fatras de pierres, ainsi qu’à garder son équilibre – sur une seule jambe – alors qu’un objet relativement lourd vient le percuter latéralement.
Pour rappel, Atlas marche comme un être humain, en déroulant son pied à partir du talon, laissant ses membres supérieurs libres pour manipuler son environnement. En terrain particulièrement hostile, le robot humanoïde – du haut de son mètre 87 pour 130 kilos – s’adapte et fait preuve d’une grande coordination, allant jusqu’à s’aider de ses mains pour se frayer un passage à travers les obstacles. Articulées, les mains du robot Atlas ont été développées pour pouvoir utiliser des outils initialement conçus pour l’usage des humains. Articulée elle aussi, la tête d’Atlas embarque de nombreuses caméras et un télémètre laser lui permettant de mesurer les distances (avec un mode de fonctionnement proche du sonar avec les ondes acoustiques).
Atlas – encore au stade du prototype – est développé par la Boston Dynamics en collaboration avec le fabricant de robots à usage militaire Foster-Miller, le Jet Propulsion Laboratory (coanimé par la NASA), Trelleborg Sealing Solutions (qui fournit les joints compacts haute performance, la Harvard University Concord Field Station et financé par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), agence affiliée au Département de la Défense américain, et chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à des fins militaires.
Le mapping vidéo à son paroxysme : « Box », de Bot & Dolly
A la fois déclaration artistique et formidable démonstration technique, « Box » de Bot & Dolly est un bel exemple de ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en mapping vidéo, une technologie permettant de projeter de la lumière, des images ou des vidéos sur des surfaces planes ou sur des volumes. En guise d’avertissement en début de vidéo, deux phrases laconiques rappelant que le contenu est la capture live d’une performance par une seule et unique caméra, que les images n’ont pas été retouchées et que les effets n’ont pas été ajoutés en postproduction.
Divisé en cinq chapitres suintant une douce poésie, « Box » est rendue possible par le tracking des surfaces planes sur lesquelles sont projetées les vidéos, chacune de ces surfaces étant mise en mouvement par un bras robotique articulé. Véritable tour de force mêlant multiples technologies – robotique, mapping vidéo et génie logiciel – la vidéo de Bot & Dolly nous laisse imaginer un potentiel incroyable pouvant révolutionner de nombreux domaines.
Bot & Dolly font partie du collectif d’artistes « The Creators Project ».
Vous pouvez aussi jeter un œil au making-of de « Box » ci-dessous :
Le gadget (inutile?) de la semaine : « Float Table », la magnifique table composée de cubes flottants
Le gadget (inutile?) de la semaine ne viendra pas révolutionner le petit univers du meuble de maison, mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas lui reconnaître une touche, un certain charme liée à sa disposition aussi surprenante que… capricieuse. « Float Table », conçue par les New-yorkais de RockPaperRobot, porte assez bien son nom : composée d’une matrice de 27 cubes de bois – formant un cube de 3 éléments sculptés de côté – semblant flotter les uns près des autres, la table se déforme de manière élastique lorsqu’une force lui est appliquée, pour se stabiliser et revenir à sa forme initiale après coup.
Rien de magique dans cette table, les concepteurs ont appliqué de la physique on ne peut plus classique à l’univers du design moderne. Chaque cube de bois contient un aimant, incitant ceux-ci à naturellement se repousser s’ils n’étaient maintenus en équilibre par un réseau de câbles de traction en acier, donnant cette impression de légèreté aux cubes qui semblent alors flotter. La table paraît rigide et stable, alors qu’un rien est capable de révéler son caractère dynamique. « Float Table » peut faire office de magnifique table d’appoint, mais reste à éviter pour un repas en famille.
Bonus : faire danser de la peinture sur un speaker, à 18 000 images par seconde
Terminons notre cinquantième Revue du Web avec les « Slow-Mo Guys », un peu de douceur… et quelques gouttes de peinture colorée. Derrière les « Slow-mo Guys » se cachent le réalisateur anglais Gavin Free et son ami Daniel Gruchy, deux compères rigolards prêts à se lancer dans toutes sortes d’expériences (impliquant souvent des destructions en tout genre) qu’ils ont pris la – très bonne – habitude de filmer, juste pour le plaisir de décomposer la scène au ralenti. Pour ce faire, rien de tel qu’une « Phantom Flex », l’incontournable caméra numérique très haute définition capable de filmer jusqu’à 18 000 images par seconde. La jouissance primaire de la destruction couplée à la beauté des images rendent souvent ces scènes… hypnotiques.
Aujourd’hui, c’est une scène de danse envoûtante qui s’offre à nos yeux, un ballet organique dont les danseurs étoiles ne seraient que peinture colorée. La peinture s’anime dès lors que les « Slo-Mo Guys » mettent la musique en route, animant dans un premier temps le speaker puis dans le même souffle la peinture, qui prend alors son envol en dessinant des lignes aériennes et allongées allant jusqu’à évoquer la forme des psilocybes, ces fameux champignons connus pour leur effet psychotrope.
Cette vidéo n’est pas sans nous rappeler le travail du jeune réalisateur Ross Ching, qui mit en scène il y a deux ans une parodie de « symphonie pour speakers », pour la promotion du système DTS (Digital Theater System, un système de codage de son sur six canaux).
Par Moonzur Rahman